Hammad Abderrezak alias «Mister Georges», a annoncé son retrait de l'équipe nationale de handball juste après les Championnats d'Afrique des nations. Quatorze ans après avoir fait ses débuts sous le maillot vert, blanc et rouge, l'enfant de Aïn Taya, où il est né un 25 juin 1975, a décidé de prendre sa retraite internationale. Une page va être tournée pour les Fennecs suite au départ de l'un des meilleurs joueurs de son histoire. Hammad quitte la scène internationale sur un bilan riche en trophées et en sélections. On ne verra plus le pivot de charme sous le maillot des Verts. L'ex-enfant de l'OCA a fait son choix avant son départ pour le Caire : «La vie est ainsi faite. Je regrette cette décision, mais il faut savoir tirer sa révérence à temps. Il faut céder sa place aux jeunes, ils sont nombreux à frapper aux portes de l'EN.» Cette décision marque en tout cas la fin d'une histoire entre le joueur et la sélection de handball qu'il aime par-dessus tout, dont il avait choisi de défendre les couleurs dès son jeune âge. L'ancien joueur de l'ES Aïn Taya et de l'OC Alger avait porté également les couleurs du MC Alger avec lequel il a remporté plusieurs titres. Parmi la multitude de matches qu'il a eu à jouer un peu partout en Algérie, nous évoquerons son premier titre en Coupe d'Algérie minimes remporté contre l'IRB Casbah en compagnie de ses coéquipiers Bounab, Djoubani, Ali Kaci et Mouloud, un demi-centre de classe. L'enfant de Timimoun jourait un handball de rêve, c'était l'homme à la présence de tous les instants, avec hargne, une intelligence de jeu (face, il est vrai, à de redoutables défenses et leur terreur en attaque. Abderezak a pris une nouvelle dimension cette année avec le club français d'Aix-en-Provence où évoluent également ses compatriotes Tahar Labane et Sid-Ali Yahia. Mettons de côté l'aspect financier et concentrons-nous sur l'aspect purement sportif : après une série de compétitions, on peut dire que Hammad sait tout faire sur un terrain. Il joue intelligemment, a une vision du jeu plus rapide que les autres, se déplace très bien, défend très bien et respecte à la lettre les consignes du coach. Il possède une très belle technique (dribble et style de jeu, belle conclusion des phases de jeu). Lui qui devait remplacer Omar Azeb a même dépassé l'ex-pivot du MC Alger et de l'EN en ajoutant de la puissance à l'attaque algérienne et un pressing constant sur les défenses adverses (ce que ne faisaient pas d'autres pivots), un peu à la manière d'un Doballah. Il était venu pour remplacer un pivot mais il est en passe de nous les faire oublier. Il semble également avoir beaucoup de caractère et il s'est imposé à ce poste sur le terrain puisqu'on l'a vu fréquemment replacer ses coéquipiers, les orienter. Bref, la coqueluche de Aïn Taya qui faisait déplacer à lui seul des milliers de supporters de sa ville natale à Alger, sait tout faire sur un terrain, c'est à se demander s'il ne cire pas les parquets à la fin du match. Il semble être capable de briller à tous les postes de l'attaque et heureusement que Abdelmalek Slahdji assure dans les buts sinon nous pouvons penser qu'il aurait fait quelques matches dans les cages tellement il est devenu indispensable à cette équipe algérienne, complètement dépendante de son génie. Ce n'est pas son ex- coach Reda Zeguili qui nous démentira. Après avoir décidé de prendre sa retraite internationale, lors du dernier Mondial 2009 en Croatie, il décidera de reprendre du service suite aux sollicitations de Salah Bouchekriou qui évoluait dans le même club que lui à l'OC Alger. Estimant qu'il serait peut-être toujours utile à ses jeunes coéquipiers, dont sept ont étrenné leur première CAN dans le chaudron égyptien, le buteur attitré du sept national ne cesse d'étoffer son CV en nombre de participations aux compétitions continentales. Avec cette énième sélection, il devance au classement général son coéquipier Hicham Boudrali qui joue en Egypte sa 7e CAN et dont la série est toujours en cours. Avec six participations à cette fête de la petite balle continentale, Tahar Labane, également présent au Caire, Loukil Abdelghani qui a joué sa dernière CAN en 2006, précédé d'Achour Hasni (2002) et de l'emblématique handballeur algérien, Omar Azeb (1992). Neuf joueurs ont à leur actif cinq participations dont huit ont tiré la révérence. Il s'agit de Redouane Aouchria (2000), Sofiane Abbes (1998), Karim El Moueheb (1994), Brahim Boudrali (1992), Abdelkrim Bendjemil (1989), Abdesselam Benmeghsoula (1989), Mustapha Doballah (1989) et Abdelkrim Hammiche (1989). Le dernier n'est autre que l'actuel gardien de but du GSP, Abdelmalek Slahdji dont la série est en cours. Il convient de souligner que le quatuor Bendjemil- Benmeghsoula-Doballah-Hammiche a remporté cinq titres continentaux lors de ses cinq participations sous la houlette de Mohamed Aziz Derouaz. Enfin, l'actuel coach national a pris part à quatre éditions de la CAN, dont la dernière remonte à 1991 en Egypte. Orpheline de son meilleur attaquant-défenseur de ces dernières années, l'Algérie va désormais devoir se reconstruire en vue des prochaines échéances. A l'instar de Hadef Saïd, Hichem Boudrali pourrait prendre la succession d'Abderezak au sein de l'attaque des Fennecs. Ce joueur qui passe du MCA à Aix-en-Provence cette saison, international depuis la catégorie minime, a choisi de défendre les couleurs d'un club professionnel. Il ne reste plus qu'à lui souhaiter de connaître la même réussite que ses coéquipiers installés en Europe. M. G.