Les 19es Championnats d'Afrique des nations de handball ont eu lieu sans grand spectacle. Des salles vides, un public chauvin, haineux et agressif, bref, une compétition complètement ratée. «On a tendance à dire que c'était bien organisé parce que c'est l'Egypte, mais il y a beaucoup de choses qui n'ont pas marché. Les salles n'étaient pas pleines, les équipes évoluaient devant des travées presque vides, sauf en demi-finale et en finale où l'entrée était gratuite pour faire le plein du plus grand nombre de spectateurs face à l'Algérie et la Tunisie. Est-ce que l'IHF accepterait cela en Suède, au Mondial 2011 ou au Brésil ? Nous ne le pensons pas», déplorent des journalistes et commentateurs des chaînes algérienne, tunisienne et marocaine. Autant dire avec nos confrères qui ont vécu le calvaire en Egypte (la tribune de presse était ouverte au public), que ce pays n'était pas tout à fait prêt pour l'organisation de cette compétition. L'autre gros point noir décrié par toutes délégations présentes au Caire est un point commun à toutes les compétitions africaines : l'arbitrage. Celui-ci ne suit pas le niveau du tournoi, même les paires européennes, manipulables et obéissantes, se sont mises au pas en donnant un grand coup de main aux Egyptiens et en fermant l'œil sur des fautes graves. La seule satisfaction nous est venue de la paire tunisienne Soumayah Abid et Ikram Chaouch qui a surclassé les hommes. La CAHB de handball a retenu dix paires d'arbitres pour diriger les rencontres des 19es CAN. Parmi elles, une paire tunisienne composée de Soumayah Abid et de Ikram Chaouch. Ces femmes arbitres ont eu l'honneur de diriger le match d'ouverture Egypte-Gabon et Côte d'Ivoire-Maroc à la satisfaction générale. Elles ont même surclassé les hommes, dont la paire qui a officié la rencontre Algérie-Congo et qui a brillé par sa partialité. La paire gabonaise qui a officié Maroc-Congo était la plus faible du tournoi, mais elle n'a été que le bouc émissaire d'une corporation pas toujours à la hauteur dans cette compétition, faisant fi des lois régissant cette discipline sportive. Le Maroc a été lésé face au Congo alors que l'Algérie s'est vu injustement priver de deux de ses meilleurs éléments, Hammad et Boudrali, dans les dernières minutes contre la Tunisie par la paire macédonienne qui a déjà officié au Mondial 2004 en Tunisie. Le président de la CAHB, Aremou Mansourou, a osé esquisser un portrait flatteur de ces CAN 2010 alors que tout le monde s'accorde à dire que c'est un tournoi raté avec une organisation défaillante et des salles souvent vides… Ces CAN 2010 ont été décevants à bien des égards : faible niveau de jeu, organisation défaillante, infrastructures hôtelières insuffisantes. Est-ce dû à la médiocre qualité des joueurs ou à une mauvaise préparation ? Toujours est-il que, hormis le match Tunisie-Algérie, le niveau de jeu fut décevant durant cette joute. La faute incombe également à des équipes comme celle du Maroc qui est passée à côté de son sujet. Seul le match comptant pour la première place du groupe entre l'Algérie et la Tunisie fut d'un niveau mondial. Les autres matches terminés sur des cartons et les sorties du Maroc furent également décevants. Quelques sélections, telles celles de la, Tunisie dames, et du Congo hommes et dames ont offert un spectacle rafraichissant. Pour le reste, on repassera. En 2008, en Angola, toutes les rencontres n'avaient pas été de bonne facture mais les matches étaient plaisants et le spectacle à l'honneur. En 2010, le spectacle était absent. Souvent à la faveur de fautes d'arbitrage grossières. L'Egypte qui, rappelons-le, avait pris la décision de renoncer à l'organisation de ces Championnats d'Afrique des nations de handball se voit récompensée par la CAHB. La décision prise par la FEHB n'était pas seulement sportive, elle était beaucoup plus politique, sachant qu'il n'est pas dans les habitudes des Egyptiens de tourner le dos à des événements internationaux. L'Egypte voulait éviter tout contact avec l'Algérie en tentant, par des subterfuges qui ne tiennent pas la route, de justifier des prises de position cachant mal le climat de tension qui existe au sein de la société égyptienne. La rencontre de football qui a eu lieu en Egypte le 14 novembre et les agressions dont ont été victimes les joueurs et les supporters algériens ont eu, faut-il le rappeler, des prolongements dans la rue égyptienne, qui s'en est pris violemment à la communauté algérienne vivant au Caire. L'Egypte voulait passer du statut d'agresseur à celui de victime, mais on ne peut tromper l'opinion internationale par des campagnes hystériques car les faits sont têtus et ne peuvent être dévoyés par une politique politicienne qui finit toujours par poser le masque. Le Caire n'était donc pas prêt à accueillir une compétition continentale de cette envergure malgré des efforts colossaux fournis par la CAHB pour la maintenir au Caire. En plus de l'arbitrage maison et du jeu de coulisses qui y a été mené dans le but que tout le monde sait, rien n'a fonctionné. Les tribunes étaient rarement pleines, les supporters étrangers peu présents, les tarifs hôteliers et limentaires prohibitifs, les volontaires mal formés, peu souriants et parfois arrogants, les transports catastrophiques. Même les joueurs ont souffert des conditions dans lesquelles ils ont été confinés. Plusieurs équipes, telle la Tunisie, en faisant le déplacement au Caire, ont été contraintes de déloger les membres du staff de leurs chambres pour les mettre à la disposition des joueurs. D'autres ont composé avec les innombrables et insupportables retards dans les horaires d'entraînement. Toutefois, un point positif est à mettre à l'actif des équipes tunisienne et algérienne qui ont été à la hauteur en faisant honneur à l'histoire des Championnats d'Afrique des nations de handball. Les Algériens, en produisant un handball haut de gamme, ont confirmé leur niveau supérieur et la progression de la discipline, démontrant ainsi que la continuité paye. Les Tunisiens, quant à eux, ont impressionné les observateurs. Malgré une cascade de forfaits, la Tunisie a fait bloc. Le culot du sept au croissant blanc est un sérieux gage d'avenir. Il faudra compter sur cette sélection au Mondial 2011 et aux CAN 2012. Pour cette dernière joute, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc ont déposé leur candidature pour son organisation. Il faut rappeler que la 20e édition est qualificative aux JO 2012 de Londres. A. B.