Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a dénoncé les propos «haineux et irresponsables» du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, vendredi dernier, selon lesquels la relation entre l'Algérie et la France sera «peut-être plus simple» lorsque la génération de l'indépendance algérienne ne sera plus au pouvoir. Lors d'une conférence de presse tenue hier, M. Soltani a, en réponse à cela, indiqué que «les relations algéro-françaises ne sont pas celles de personnes», et qu'elles «ne pourraient êtres normales que si la France officielle reconnaisse les crimes commis durant la colonisation, demande le pardon et procède à l'indemnisation des Algériens». Selon lui, on ne put demander au président de la République de revendiquer le pardon de la France, car la mission échoit en premier lieu à la société civile et à la presse». Aussi, «la proposition de loi n'appartient pas exclusivement au FLN, mais au Parlement algérien dans sa totalité», car, dit-il, «c'est une question d'identité pour le peuple algérien», et d'ajouter que «si chaque famille possède un mutilé de guerre et un martyr ou moudjahid, la question est celle de tout un peuple». D'autre part, Bouguerra Soltani a annoncé que le MSP a été sollicité pour mener une mission de bons offices entre les différentes factions palestiniennes, en précisant que qu'il n'a pas été investi d'une mission de médiation officielle, mais d'une tentative de rapprocher les points de vue entre Hamas et Fatah dont il a reçu des délégations à Alger, à une semaine d'intervalle. Les deux délégations palestiniennes ont, en effet, exprimé le souhait que la diplomatie algérienne pèse de tout son poids lors du prochain sommet arabe en Libye, pour favoriser les tentatives de rapprochement interpalestinien. Cette affirmation a été faite par M. Soltani en présence de deux parlementaires du MSP, en l'occurrence Zinedine Medakhen et Ahmed Latifi, respectivement vice-président de l'APN et député au sein de la même institution ayant représenté l'Algérie au sein d'une caravane regroupant vingt-deux parlementaires originaires de quatorze pays arabes. Cette caravane de deux jours, qui avait pour but principal de rompre l'isolement imposé à Ghaza depuis la dernière agression dont elle a été victime, a «atteint son but», en ce sens qu'elle rendu espoir aux populations ghazaouies et ouvert le chemin à d'autres initiatives similaires. A telle enseigne qu'il est envisagé un «remake» à travers une caravane maghrébine. Cette seconde caravane, dont la date n'est pas fixée, a déjà obtenu le «OK» des parlementaires marocains et des autorités égyptiennes qui s'engagent à lui ouvrir le passage. Les deux parlementaires qui ont relaté leur mission ont indiqué avoir rencontré la société civile, visité les vestiges de l'université islamique de la bande de Ghaza et rencontré le chef du gouvernement palestinien, Ismaël Hanyeh, qui leur aurait déclaré que «l'option de la réconciliation nationale interpalestinienne est irréversible», ajoutant pour preuve, la libération de 20 détenus du Fatah, en «gage de ses bonnes intentions». M. Soltani a affirmé que cette initiative constitue un parachèvement des efforts officiels de l'Etat algérien pour la levée du blocus contre Ghaza, ajoutant que cette mission n'a pas été rendue possible auparavant en raison de la fermeture des points de passages avec Ghaza, et des restrictions imposées aux délégations algériennes et qu'une seule délégation médicale a pu y accéder. Il s'est dit en outre très satisfait des résultats de telles initiatives, poussant son optimisme jusqu'à déclarer : «Il viendra le jour où la Palestine sera libérée», même si la question palestinienne est l'objet de marchandage de la part de certains régimes arabes, d'après ses dires. A. R.