De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Une escale destinée à faire connaître le grand poète, écrivain, journaliste et dramaturge Kateb Yacine a été organisée lundi dernier à la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen. Selon le Dr Hadj Slimane Brahim, la rencontre a comme objectif de faire découvrir quelques aspects de l'œuvre immense de cet intellectuel qui a marqué de son empreinte la vie culturelle de sa génération et de celles qui lui succèderont, devenant ainsi un des plus grands écrivains de l'époque contemporaine. Cette rencontre visait à rendre, pour la première fois à Tlemcen, un hommage à l'homme qui, en 1972, avait présenté un spectacle théâtral, la Voix des femmes. L'écrivain Kateb Yacine a provoqué lors des journées d'étude ou colloques qui lui sont dédiés divers sentiments, entre autres l'admiration, la fascination, l'émerveillement…Le Dr Hadj Slimane Brahim a retracé dans sa conférence tout le parcours de Kateb Yacine depuis qu'il était journaliste au quotidien Alger Républicain. Il a également évoqué les principales préoccupations de l'homme durant toute sa vie : l'écriture romanesque mais aussi poétique et le théâtre qu'il pratiqua sans relâche de 1972 à sa mort, en 1989.Cet hommage a été marqué par la projection d'un film réalisé par le Dr Hadj Brahim, des lectures poétiques et une exposition de photos. Kateb Yacine a livré un extrait d'une pièce sur Nelson Mandela et a reçu, en 1987, en rance, le grand prix national des lettres. Très jeune, il écrit un recueil de poèmes. En 1956, Nedjma est publiée. C'est la révélation. L'œuvre fera de Kateb un écrivain précurseur dans la littérature maghrébine. Nedjma, l'œuvre en perpétuelle gestation, finira par mettre au monde, dix ans plus tard, le Polygone étoilé, après des pièces de théâtre rassemblées dans le Cercle des représailles et parues en 1959. Son voyage au Viêt-Nam en 1967 lui inspire une autre pièce de théâtre intitulée l'Homme aux sandales de caoutchouc. Ecrire en français ne suffit pas à Kateb Yacine. Pour s'adresser directement à son peuple, il se met à écrire en arabe dialectal des pièces de théâtre qu'il fera traduire en tamazight… Kateb Yacine mourut à Grenoble le 28 octobre 1989.