à l'heure de la réflexion sur l'ouverture du ciel aux compagnies aériennes privées et à l'organisation expresse de ponts aériens, une compagnie fait sereinement son bonhomme de chemin. Tassili Airlines, issue d'une joint-venture entre deux colosses de l'économie nationale (le groupe pétrolier Sonatrach détenant 51% du capital social et la compagnie Air Algérie 49%) en 1998, déploya ses ailes une année plus tard avec pour mission originelle la réalisation des services aériens à l'intension des sociétés pétrolières et parapétrolières. Le passage d'Air Algérie par des zones de turbulences durant le début des années 2000 et au regard des prérogatives de Tassili Airlines, cette dernière s'est complètement recroquevillée sous l'aile bienveillante de Sonatrach (aujourd'hui détentrice de 100% de son capital). Fort de ses pétrodollars, le groupe Sonatrach prend à bras-le-corps la destinée de Tassili Airlines (TA). Restructuration, nouveaux moyens et nouvelles missions. La TA se structure en une compagnie mère et trois filiales : Naftatassili Air pour le transport de matériel, Tassili Agro Aérien pour les fertilisations, l'ensemencement, la lutte antiacridienne, contre les incendies et enfin la filiale spécialisée dans le transport aérien des voyageurs et de la marchandise : Tassili Airlines. En dix ans d'existence, la compagnie TA emploi 745 personnes et comprend une flotte composée de 27 appareils mono et bimoteurs, dont 7 hélicoptères monomoteurs en plus de 4 commandes de Boeing 737-800 dont le premier sera livré en mars 2011. Une capacité de transport qui fait dire à plusieurs connaisseurs du domaine que la compagnie pourrait concurrencer sa mère génitrice : Air Algérie. Cela d'autant plus que de 2008 à 2009 TA a enregistré une progression de 195% de son chiffre et grignoté 10 points de parts de marché de transports des employés pétroliers et parapétroliers (17% en 2008 à 27% en 2009). Une allégation rapidement désavouée par les responsables algériens qui préfèrent parler de «complémentarité» entre les deux compagnies. Dans le souci de développer encore davantage TA, devenue la principale filière de Sonatrach, celle-ci lui offre ses propres structures de maintenance et d'exploitation au niveau de l'aéroport international d'Alger, répondant aux normes internationales, pour un montant global d'un milliard trois cent millions de dinars et dix-sept millions trois cents mille de dollars. Tassili Airlines «n'a plus d'excuses pour être plus efficace», arguait le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khalil, lors de l'inauguration des nouvelles infrastructures en janvier dernier. Il faut dire que les statistiques de l'exercice 2008 étaient déjà positives : 2 230 millions de DA de chiffre d'affaires, 75 millions de DA en résultats de l'exercice et un total bilan actif de 18 milliards de DA. Ça fleure bon la réussite.De ce fait, Sonatrach revoit les objectifs à la hausse. Transporter 700 000 passagers par an au lieu de 500 000 actuellement, moderniser l'organisation de l'entreprise,renforcer ses moyens humains, matériels et immatériels, élever le niveau de sécurité des opérations aériennes, valoriser le potentiel humain et augmenter ses ressources sont les nouveaux objectifs assignés. Une bonne nouvelle qui prouve encore une fois que tout est une affaire de moyens et de gestion efficace. S. A.