Il n'y a pas de richesses pour le handball algérien meilleures que la compétition africaine. C'est le mental et l'abnégation dans ce genre d'épreuves qui font de bonnes équipes, qui font la différence. Le surpassement dans l'effort, la volonté et la souffrance, ça forge plus qu'on ne pourrait le croire. Cela peut également servir à l'émergence de nouvelles priorités, des exigences d'une autre dimension. Par une bonne appréciation des choses, on saurait ne pas lâcher les fondamentaux et l'on n'hésite pas à penser que le chemin des exploits entraîne forcément des obligations dans le comportement et dans le rendement. L'équipe algérienne, première rivale de l'Egypte et de la Tunisie pour le titre de champion d'Afrique lors de la 19e édition des Championnats d'Afrique, a brillé lors des matches du tour préliminaire avec trois victoires successives. Depuis le titre décroché par l'Algérie en 1996 à Cotonou (Benin sous l'ère Djaafar Belhocine, le titre de champion d'Afrique de handball (hommes) oscillait entre l'Egypte (2000, 2004 et 2008) et la Tunisie (1998, 2002 et 2006). L'Algérie n'avait plus gagné de titre durant ces joutes et se contentait d'un strapontin et parfois du qualificatif d'outsider. Le public sportif algérien a suivi avec attention et un certain émerveillement l'autre CAN qui a commencé à partir des demi-finales, soit après l'inévitable phase d'écrémage qui n'a laissé en course que les équipes huppées telles que l'Algérie et la Tunisie. Ces équipes se sont présentées comme les plus grands concurrents de la sélection égyptienne d'autant que les deux sélections partagent le même objectif : décrocher le titre continental. Il est vrai que la mission ne s'annonçait pas de tout repos, notamment face à la puissante sélection égyptienne, tenante du titre et pays hôte de la compétition. Mais, sans l'arbitrage scandaleux de la paire roumaine et macédonienne, la sélection algérienne qui s'était bien préparée pour la compétition continentale avec un stage en Europe (France et Hongrie), aurait pu finir sur la première marche du podium. Avec leur parcours sans faute lors du premier tour, les hommes de Salah Bouchekriou ont onfirmé leur bonne préparation pour les Championnats d'Afrique et leur désir de remporter le titre. En tête du groupe C, la sélection algérienne a réalisé trois ictoires successives. Elle a bouclé le 1er tour des 19es Championnats d'Afrique des nations 2010 (Gr C) par une éclatante victoire sur le Maroc (35-16) à l'issue de la 3e journée de la compétition jouée au Caire. Cette victoire, la 3e après celles acquises face à la Côte d'Ivoire (29-11) et au Congo (31-13), a permis aux hommes de Salah Bouchekriou de terminer le premier tour sans défaite avant le début des choses sérieuses à l'occasion du second tour. Les Algériens auront à affronter la Tunisie (1re du groupe A) et l'Angola second du groupe B). Trois larges victoires qui ont dévoilé la grande différence qui existe entre la sélection algérienne et ses adversaires. Ces exploits ont mené la sélection nationale vers le tour principal de la compétition en étant le premier du groupe avec 6 points, à côté des sélections tunisienne (première du groupe C) et angolaise (deuxième du groupe B). La rencontre face à la Tunisie représentait le premier test pour la sélection algérienne qui se faisait ballotter par des scores fleuves de 16 buts d'écart par ces mêmes Tunisiens. A partir du tour rincipal, les choses sérieuses ont commencé pour nos représentants qui se sont bien battus devant des Tunisiens renforcés par une armada de professionnels évoluant dans les grands clubs européens. Ils ont tenu la dragée haute aux Tunisiens ainsi qu'aux Egyptiens, sur leurs terres malgré l'arbitrage vicieux des referees de la CAHB. Les matches du tour préliminaire étaient considérés comme des rencontres de préparation. Mais importants pour donner l'occasion aux jeunes joueurs de participer aux côtés des anciens. Plusieurs variantes ont été testées ainsi que plusieurs combinaisonsau cours des rencontres du tour préliminaire, notamment sur le plan défensif en prévision des prochains matches où l'équipe nationale avait en face d'elle des équipes nettement plus expérimentées et plus solides. Qualités : jeunesse et expérience En effet, certains jeunes joueurs ont intégré les rangs des Fennecs, à l'image de Cheikh, Sahli, Hadef et Messaoud Layadi. Ce quatuor, qui fait sa première apparition dans une compétition continentale, a été renforcé par les anciens cadres, à savoir Tahar Labane, Abderazak Hamad, Boudrali Hichem, Abdelmalek Slahdji, qui ont mené la sélection algérienne vers la 3e place, synonyme de qualification au Mondial suédois de Göteborg. Ce mélange de jeunesse et d'expérience fait de la sélection nationale une sélection complète qui pouvait prétendre à mieux malgré le manque de métier chez certains nouveaux éléments appelés en renfort. Côté technique, la sélection algérienne dépend dans une grande partie des efforts de sa très forte défense avancée qui a brouillé toutes les cartes des coaches présents à cette CAN. Elle tire également sa puissance du placement de son excellent pivot Hamad Abderazakqui s'illustre aussi avec ses bons déplacements sur la ligne des 6 mètres et sa grande expérience qui l'aide à malmener n'importe quelle défense. Omar Chahbour, arrière gauche, reconverti en demi-centre en équipe nationale, est l'exemple du vrai meneur de jeu avec sa bonne vision de jeu, ses tirs forts précis et ses excellentes pénétrations. Abdelmalek Slahdji, classé meilleur gardien du tournoi, est l'un des grands atouts et dernier rempart des Verts. C'est un gardien très solide qui remet ses partenaires en confiance par ses arrêts décisifs qu'il transforme en contre-attaques souvent concrétisées par le rapide ailier Ryadh Chahbour ou Messaoud Layadi. En défense, avec un axe composé de deux joueurs qui atteignent les deux mètres, à savoir Sassi Boultif et Tahar Labane, la sélection algérienne se présente assez solide et les adversaires éprouvent beaucoup de difficultés à menacer les filets algériens, surtout en ce qui concerne les tirs de la ligne des 9 mètres. Avec des joueurs talentueux et expérimentés, un cadre technique de haut niveau, les Verts possèdent tous les éléments nécessaires pour s'illustrer au Mondial 2011 en Suède. A. B.