Le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels poursuit sa mue. Les filières tendent de plus en plus vers la conformité avec les besoins du marché du travail. L'offre et la demande en matière de formation semblent se rejoindre, et contrairement aux décennies précédentes, les portes des instituts de formation et des CFPA s'ouvrent devant les postulants. Des dizaines d'établissements ont été réalisés dernièrement pour faire face au nombre grandissant de candidats qui sollicitent l'accès à des stages. L'échec dans le cursus scolaire a longtemps été pour les demandeurs le seul motif, et la raison d'une nouvelle orientation axée sur le besoin de se munir d'un diplôme pour accéder au monde du travail. Les choix étaient généralement portés sur des métiers manuels, les filières étaient réduites à la couture, la coiffure et au secrétariat pour les filles, à la maçonnerie et à la soudure et à la menuiserie pour les garçons, des filières qu'on pourrait considérer comme réductrices pour les jeunes gens qui ne pouvaient évoluer réellement. Cette situation a longtemps prévalu, au point de transformer le secteur de la formation professionnelle en un réceptacle d'échecs. Elle a été rendue obsolète par l'économie de marché, qui induit des besoins à la mesure des nouvelles exigences de performance pour des entreprises appelées à s'aligner sur les changements intervenus dans le monde, à la faveur de la globalisation. Les pouvoirs publics ne pouvaient que s'y conformer en apportant des réformes dans le secteur. Un large éventail de spécialités ouvre la voie aux jeunes pour des formations diplômantes plus ou moins en adéquation avec les besoins du marché de l'emploi et des exigences de développement. Des lycéens dont les aptitudes scolaires ne permettent pas l'accès à l'université trouvent en ces formations un moyen d'acquérir un métier en rapport avec leurs aspirations et leur vocation. Des étudiants universitaires se reconvertissent à la fin de leurs études, faute de débouchés dans certaines filières, en optant pour une formation diplômante, et même les jeunes illettrés ont accès aux CFPA. Ce sont les nouveautés de ce secteur qui tend aussi bien à changer la donne en ce qui concerne la déperdition scolaire qu'à permettre aux entreprises de s'adapter aux impératifs dictés par l'économie de marché. Le secteur innove également en permettant désormais à de jeunes diplômés de l'université de bénéficier de formations de 6 mois en partenariat avec l'Agence nationale de l'emploi dans le but de les aider à créer leur propre entreprise. Il est clair que la formation professionnelle a acquis en quantité et en qualité, mais ce qui est incompréhensible c'est que la main-d'œuvre étrangère inonde les chantiers dans notre pays au détriment des jeunes diplômés algériens qui arrivent sur le marché du travail, notamment dans le domaine du bâtiment et des travaux publics. R. M.