De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Les travailleurs du secteur de l'éducation nationale renouent avec la protestation malgré la revalorisation salariale et la révision substantielle du régime indemnitaire récemment annoncées par la tutelle. L'appel à la grève -conjointement lancé par l'UNPEF, le CNAPEST et une aile du SATEF- paralyse les collèges et les lycées de la wilaya de Béjaïa depuis mercredi dernier. Les établissements du secondaire et ceux de l'enseignement moyen ont été, en effet, complètement mis à l'arrêt. Les élèves, qui se rendent quotidiennement sur leur lieu d'études, repartent aussitôt en raison de ce débrayage d'une semaine. Les grévistes parlent d'un taux de suivi qui frôle les 100% dans ces deux paliers. Les écoles primaires, où l'UGTA demeure le syndicat majoritaire, ont, en revanche, quasiment ignoré ce mot d'ordre de grève. Dans une déclaration rendue publique par l'UNPEF, une longue série de 33 revendications socio-pédagogiques a été élaborée à l'adresse des responsables du secteur. La réforme de l'ensemble du système de l'éducation nationale, la politique salariale, les indemnités et les primes, la protection sociale et la retraite, le logement, les conditions d'exercice et les moyens pédagogiques, les libertés syndicales et la consultation permanente des partenaires sociaux dansl'élaboration des politiques et des programmes sont autant de chapitres abordés dans ce long document qui remet sur la table toutes les questions évoquées par la corporation depuis des années déjà. Dans une déclaration similaire, la section locale du SATEF, l'aile dirigée par Hocine Boumedjane, estime que «le malaise des travailleurs du secteur éducatif continue de s'aggraver» en insistant sur «les questions de la dépermanisation de la relation du travail, de la déstabilisation des fonctions d'administration et de la direction des établissements scolaires». De leur côté, les intendants des établissements scolaires de la wilaya de Béjaïa s'apprêtent également à enclencher un autre mouvement de grève d'une semaine à partir d'aujourd'hui. A travers ce débrayage, qui sera entamé par un sit-in devant la direction de l'éducation, les «économes» entendent bénéficier des mêmes avantages sociaux dernièrement accordés par la tutelle exclusivement au corps enseignant.