Les travailleurs d'ArcelorMittal, de l'Education nationale et de la Santé promettent de renouer avec la protestation. La Confédération des syndicats autonomes algériens s'est réunie hier pour décider d'un plan d'action. Cette rencontre intervient dans un contexte marqué par des atteintes flagrantes au libre exercice du droit syndical et au droit de grève, selon ce syndicat. Avant même la tenue de la réunion, les syndicalistes ont exprimé leur mécontentement devant une conjoncture caractérisée par une chute vertigineuse du pouvoir d'achat. La marginalisation des syndicats autonomes dans le processus de la révision du Code du travail est aussi dénoncée. La CSA est créée récemment. Elle est constituée actuellement du Cnapest, de l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation, du Syndicat national des praticiens de la santé publique et du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique. Une semaine à peine après le dénouement de la crise dans le secteur des transports ferroviaires suite à une grève qui a duré 9 jours, le front social risque de renouer avec la protestation. A Annaba, c'est Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat du groupe ArcelorMittal d'El Hadjar, qui a menacé de recourir à une grève illimitée dans les prochains jours, si aucune suite n'est donnée à la plate-forme de revendications déposée par le même syndicat auprès de la direction de l'entreprise. Il faut dire que le recours à la grève, en Algérie, est désormais le moyen privilégié par les travailleurs de différents secteurs afin de presser les pouvoirs publics et de les pousser à s'asseoir à la table des négociations. Pourtant, le gouvernement et l'Ugta ne cessent de proclamer que la négociation est le meilleur moyen de prévenir et régler les conflits. ArcelorMittal compte 6000 travailleurs. Un autre secteur où la crise couve, est celui de l'éducation nationale. La Coordination nationale des corps communs affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation, observera une journée de grève générale et nationale le 26 de ce mois. Les revendications des syndicalistes ont trait aux augmentations salariales, à l'élaboration d'un statut particulier, aux primes de rendement et au départ à la retraite. Ils veulent aussi leur réintégration dans la famille de l'éducation. Ce débrayage interviendra quatre jours avant le début des épreuves du BEM et dix jours avant celui du BAC. Du pain sur la planche pour Boubekeur Benbouzid, car en plus des corps communs, il y a le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique qui sort ses griffes. Il menace de bouder la correction des copies du BAC. C'est dire que les 500.000 employés de l'éducation sont toujours sur le pied de guerre. La colère d'un demi-million de travailleurs de l'Education nationale n'est pas passée inaperçue. Le Conseil national des travailleurs des communes revient à la charge et annonce un rassemblement devant le ministère du Travail et de la Sécurité sociale dès la première semaine de juin, ainsi qu'une grève nationale de deux jours, les 16 et 17 juin prochains. Cette action n'est qu'une adhésion à l'appel de grève nationale, lancé par le Syndicat national autonome des praticiens de l'administration publique, programmée pour les mêmes jours. Les communaux revendiquent l'élaboration de leur statut particulier, la revalorisation des salaires jugés dérisoires, ainsi que la mise en place du régime indemnitaire. Résolument, ce sont les travailleurs de nombreux secteurs qui annoncent la couleur pour cet été. Un véritable casse-tête pour les gestionnaires de ces secteurs. Cela risque même de les priver de leurs vacances. La tripartite qui s'est tenue en décembre dernier n'a pas réussi à ramener le calme sur le front social. Il en est de même des conventions de branches signées au début du mois de mai.