Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les élèves constantinois ont pris l'habitude d'être renvoyés chez eux depuis l'entame de cette année scolaire en dents de scie. Un état relayé dernièrement par le débrayage de l'alliance CNAPEST-UNPEF qui continue dans la quasi-totalité des établissements scolaires répartis à travers la circonscription. Cet arrêt de travail se poursuit au grand dam des élèves qui ne savent plus où donner de la tête, à quelques mois des examens de transition pour le palier supérieur notamment. Hier, le taux de suivi était estimé à près de 93,27%. Un pourcentage on ne peut plus clair témoignant de la paralysie «maximale» qui affecte tous les paliers de l'enseignement, et les travailleurs de l'éducation n'étaient pas en reste. Aussi, on annonce pour aujourd'hui un sit-in des économes devant la direction de l'éducation et ce, pour protester contre l'augmentation qui leur a été accordée et jugée insignifiante. Cependant, le CNAPEST déplore l'attitude des chefs d'établissement des lycées Zaouche et Reda Houhou qui «maintiennent les dates des examens alors que ces deux lycées sont partiellement en grève. C'est anti-pédagogique, on ne peut pas assurer des compositions dans de telles circonstances». La tutelle, qui ambitionnait de mettre fin à ces mouvements récurrents du corps de l'éducation au terme de la nouvelle grille des salaires publiée dans la presse, n'a pas réussi à persuader les enseignants. Ces derniers trouvent en cette révélation une atteinte à leur dignité beaucoup plus qu'une résolution à leur maux sociaux. «On ne le répétera jamais assez, c'est de la poudre aux yeux !! Ces augmentations ne répondent pas aux attentes des enseignants», martèlent les protestataires au niveau de Constantine. Rejetant en bloc les résultats de la commission ad hoc qui a siégé et rendu publiques les nouvelles grilles des salaires, les deux mouvements réitèrent leur volonté et entendent poursuivre leurs revendications. Sur un autre ton, le coordinateur de l'UNPEF tempère en disant : «Il ne faudrait pas nier la prime de rendement qui deviendra effective chaque trois mois et est calculée à partir du salaire maximal, abolissant de cet fait l'article 49/2 de l'ancien système. C'est en quelque sorte un acquis pour les enseignants.» Mais il importe de souligner que cette satisfaction n'est pas propre à tous les détails consignés dans les documents de la commission ad hoc. Quant au responsable du CNAPEST à l'échelle locale, il remet en cause les augmentations sous toutes leurs formes, arguant qu'elles «appellent une correction prépondérante». Revenant sur les deux autres points fortement réclamés par les syndicats, à savoir les œuvres sociales et la médecine du travail, notre interlocuteur estime qu'il est grand temps d'exposer la mouture relative au premier volet dès lors que le dossier est finalisé, selon le ministère. «La tutelle devrait saisir les concernés pour décider de la ratification ou non de cette nouvelle mesure régissant les œuvres sociales», a–t-il interpellé. Au final, le secteur se trouve en otage ou plutôt le devenir des élèves est hypothéqué.