Un nouveau gouvernement de transition au Niger a été formé lundi soir par la junte qui a renversé le président Mamadou Tandja le 18 février dernier, a indiqué hier un communiqué du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). On dénombre cinq militaires sur les vingt membres formant ce nouveau gouvernement qui se chargera, entre autres, de la préparation de la prochaine présidentielle dont aucune date n'a encore été fixée. Le ministère de la Défense, celui des Sports et celui de l'Environnement sont confiés respectivement à trois généraux de l'armée : Mamadou Ouseïni, Maï Manga Oumara et Abdou Kaza. Deux autres militaires font leur entrée au nouveau cabinet, à savoir le colonel Ahmed Mohamed, nommé à la tête du ministère des Transports, et le colonel Diallo Amadou à celui de l'Equipement. Le poste des affaires étrangères est confié à Mme Touré Aminatou Maïga, et celui de l'intérieur à Cissé Ousmane, a indiqué la même source. Quant au poste des finances, il a été confié à Badamassi Anou et celui de la justice à Abdoulaye Djibo. Le portefeuille de la communication et de l'information a été confié également à une femme, Mme Takoubakoye Aminata Boureima, a-t-on indiqué dans le communiqué du CSRD qui a été lu à la radio. Pour rappel, le CSRD a été créé au lendemain du coup d'Etat militaire perpétré contre le président Mamadou Tandja qui voulait gouverner au-delà des deux mandats successifs que l'ancienne Constitution autorisait avant qu'il ne la modifie par voie référendaire le 4 août 2009. Le président déchu avait aussi dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle qui s'étaient farouchement opposés à sa volonté de briguer de force un troisième mandat. La nouvelle assemblée parlementaire qui a été élue au mois d'octobre dernier a donc été dissoute à son tour par la junte et la première loi du pays suspendue. La junte a mis en place le CSRD en promettant de restaurer l'ordre constitutionnel dans les meilleurs délais. Pour convaincre la communauté internationale de leur volonté de restaurer la démocratie au Niger, après que celle-ci eut désapprouvé leur putsch, les militaires se sont engagés à ne pas présenter de candidat issu de leurs rangs pour la prochaine présidentielle. Dans une intervention radiodiffusée, Salou Djibo, numéro un de la junte, a déclaré que «pour assurer une conduite sereine et impartiale de la transition, nous prenons l'engagement qu'aucun membre du Conseil suprême [junte] ou du gouvernement de transition ne sera candidat à la prochaine élection présidentielle». «Le Conseil suprême s'engage à restaurer l'ordre constitutionnel dans un délai raisonnable qui sera proposé par le Conseil consultatif», a-t-il ajouté sur les ondes de la Voix du Sahel. Les représentants de la commission formée par des membres de l'Union africaine, l'Union européenne et de l'ONU ont affirmé avoir obtenu des garanties de la part des militaires qui ont chassé Mamadou Tandja par un spectaculaire coup d'Etat à la mi-février dernier. L. M.