De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi En dépit de la sentence ministérielle appuyée par la décision de justice sommant les syndicats de rompre leur mouvement de protestation, les établissements scolaires à travers la wilaya de Constantine ont ignoré cette menace, considérant leur protestation comme légitime. De plus, avancent-ils, «on n'a rien reçu d'officiel». En parallèle, la direction de l'éducation, selon son directeur, devait réceptionner hier en fin d'après-midi le verdict pour le diffuser aux différents chefs d'établissement. Ainsi, le débrayage se poursuit avec cette fois-ci une bataille des chiffres en ce qui concerne le suivi. Tandis que les deux mouvements avancent des taux élevés, on apprend auprès de la direction de l'éducation de Constantine que les pourcentages avoisinent 60% dans le secondaire et 36% dans le moyen et le primaire. Il n'empêche que cette grève gênera considérablement les séances de rattrapage, estime notre interlocuteur. Par ailleurs, selon des cadres de l'éducation, le recours à la grève ne résout pas le problème d'une façon intégrale car «le combat syndical est une action menée pour la vie […] ponctuée à chaque fois par des acquis. Avec des augmentations et un effet rétroactif, les professeurs ont fait la moitié du chemin». Pour mesurer l'impact de cette injonction judiciaire, on a pris attache avec le coordinateur régional du Conseil autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique. Il dira à ce propos : «De toute façon, depuis un certain temps, nous sommes habitués à ce genre de jugement en référé.» Et de s'interroger : «Que cache le ministre de l'Education ?» Cette question en suspens fait allusion au sujet qui fâche plus que les autres, à savoir la gestion des œuvres sociales. «Du moment que Benbouzid dit avoir finalisé le dossier relatif aux œuvres sociales, qu'attend–il pour le présenter et l'éplucher avec les syndicats concernés ? Au lieu de la concertation en vue du dénouement de la crise, la tutelle aura cherché la facilité dont du moins les enseignants et autres travailleurs de l'éducation, se sont accoutumés», s'insurge le syndicaliste. A cet effet, le responsable de l'UNPEF insistera sur le fait que la grève ne sera pas gelée puisque le département de Benbouzid a voulu par ce jugement humilier le corps enseignant. En ce qui concerne la gestion des œuvres sociales, «les enseignants veulent se détacher de la mainmise de l'UGTA.»