De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi L'arrêt des cours a eu lieu dans la majorité des établissements scolaires à Constantine. Au fur et à mesure que les informations sur la grève dans l'éducation se propageaient, les élèves rebroussaient chemin avec grande désillusion pour les classes d'examens. Le CNAPEST et l'UNPEF ont adhéré massivement hier au débrayage décidé par l'intersyndicale. De fait, les établissements scolaires ont été paralysés à travers la circonscription où l'on a enregistré un taux de suivi sans faute notamment dans le cycle du secondaire avec un 100% au niveau des lycées de Zaouche, Benziad, Ali Mendjli. En début d'après-midi le débrayage a atteint 79,54%, selon le coordinateur du CNAPEST, M. Bouceta qui demeure optimiste. «Le mouvement devrait atteindre en fin de journée des proportions encourageantes», ambitionne-t-il. Sur un autre chapitre, le syndicaliste exhume la directive du Premier ministre Ouyahia en la plaçant dans de mauvais draps : «La question que l'on se pose est la suivante : est-ce qu'une telle mesure prendrait le dessus sur l'ordonnance présidentielle relative à l'effet rétrospective ? Le Premier ministre aura joué à la provocation. Sinon comment expliquer que cette mesure est mise en application en excluant le secteur de la fonction publique dans le corps de l'éducation, privé sans motif valable ?» s'insurge t-il en mettant en relief la volonté de poursuivre la protestation jusqu'au bout. «Il importe aux pouvoirs publics d'éplucher le dossier en toute objectivité sans quoi la semaine reconductible demeurera gelée en cours» affirmera notre interlocuteur. S'agissant de l'autre syndicat aussi présent à Constantine, l'UNPEF, il a, quant à lui, élargi ses rangs en récupérant quelques adeptes du Syndicat national des travailleurs de l'éducation, SNTE, qui ont voulu changer d'air. A cet effet, nous dira le coordinateur de l'UNPEF, M. Larbaoui en l'occurrence, «la grève est largement suivie à travers les statistiques que l'on recueille dans les établissements depuis le début des cours. Nous en sommes à 64,33% dans le palier du primaire et le cycle moyen dépasse les 50%. Il est attendu que demain [lundi] le débrayage atteigne un pourcentage assez élevé». Et le coordonnateur de poursuivre : «La particularité de cette grève se situe également dans la force engendrée par les deux syndicats CNAPEST et UNPEF qui sont côte à côte en train de coordonner leur action pour parvenir à rendre justice à cette masse omise par les pouvoirs publics. Mieux, les adeptes de la SNTE ont voulu rejoindre notre ligue. Ce qui est de bon augure pour la réussite de cette protestation somme toute légitime. Le secteur de l'éducation aura donc été ébranlé par cet arrêt des cours. A prendre en compte les déclarations des syndicats, les élèves poncturaient leur année par autant de pauses. Des vacances forcées et inadéquates que seuls les pouvoirs publics, voire Benbouzid, sont en mesure de réguler à la faveur d'un consensus du moins… palpable. Parents et associations de parents d'élèves s'inquiètent pour leurs enfants. Cette fois-ci, ce n'est pas une simple affaire de couleur de tablier, mais de cours.