Photo : S. Zoheïr Par Kamel Amghar La maigre prestation des Verts face à la sélection serbe n'a pas convaincu les dizaines de milliers de supporters qui ont afflué dans la soirée de mercredi dernier au temple olympique du 5 Juillet. Se produisant devant plus de 90 000 fans complètement acquis à leur cause, les Fennecs n'ont pas su trouver le chemin des filets pour enflammer les tribunes. Même s'il s'agit d'une rencontre amicale, un tel exploit aurait raffermi davantage la confiance qui règne entre l'équipe et sa nombreuse galerie. La victoire dans la conjoncture présente aurait été également d'un grand apport psychologique pour les joueurs qui peinent à renouer avec l'efficacité qu'on leur a connue durant les joutes qualificatives au Mondial. Tous les observateurs et les critiques sont aujourd'hui unanimes à souligner la stérilité prolongée de la ligne d'attaque qui n'arrive plus à marquer. On se souvient encore de la CAN où les protégés de Rabah Saadane ont arraché in extremis leur qualification au second tour avec une seule réalisation face au Mali. Après un bref sursaut d'orgueil dans l'historique confrontation qui les a opposés aux Eléphants de Côte d'Ivoire, sanctionnée par une belle moisson de trois buts, les camarades du capitaine Yazid Mansouri reprennent leur frustrant passage à vide. En football, on se mesure à son adversaire pour prendre le dessus. Et pour cela, il faut inscrire des buts. La bonne équipe, c'est celle qui se défend bien et transforme les assauts adverses en de fructueuses attaques par l'entremise d'un milieu de terrain qui récupère les balles et crée les bonnes occasions à cet effet. L'équipe algérienne se défend généralement bien. Les Halliche, Bougherra, Yahia, Belhadj, Laïfaoui et compagnie s'acquittent parfaitement de leur tâche. Souvent, ils vont au-delà et remontent très loin pour harceler la garde d'en face. A maintes reprises, Yahia, Halliche et Bougherra se sont offert le luxe de se substituer aux attaquants pour marquer des buts décisifs. Au centre du terrain, les Algériens possèdent également de bonnes valeurs. Mansouri, Yebda, Ziani et le nouveau venu Lacen font du bon boulot. Les spécialistes estiment que la richesse du milieu de terrain constitue la grande force des Verts. Toute la difficulté se situe visiblement dans la vocation offensive qui fait présentement défaut à la ligne d'attaque. Ghezzal, Matmour, Djebbour et les autres doivent impérativement se consacrer à leur rôle principal pour rassurer leurs coéquipiers et le public qui commencent à s'inquiéter sérieusement. Au lieu de s'efforcer de défendre et de récupérer le ballon, ils doivent plutôt penser à leur métier qui consiste à faire trembler les filets adverses. On est nombreux à constater que nos attaquants évoluent un peu trop en retrait de la cage d'en face et déploient de grands efforts à venir trop souvent au secours de la défense et du milieu de terrain. Le staff technique devrait absolument penser à cette question pour inciter les «guerriers» à faire preuve d'audace en allant chercher la victoire dans le camp hostile de leurs vis-à-vis. Le foot, c'est les buts. Soit on marque et on mène les débats, soit on résiste et on subit tout le poids de la partie. Quelqu'un a dit un jour que l'attaque est la meilleure défense. Cette expression devrait inspirer Abdelkader Ghezzal, lui qui a la morphologie et le bagage technique nécessaires pour devenir le baroudeur de ce onze algérien qui a du mal à mettre le feu aux poudres même dans son antre du 5 Juillet.