Photo : La Tribune Par Kamel Amghar La déception est sur tous les visages. Tous les Algériens, grands passionnés de football, ont visiblement la gueule de bois. La lourde défaite de l'équipe nationale face à son homologue du Malawi prend les allures d'une catastrophe nationale. Les gens, à travers tout le pays, ne tarissent pas de regrets et de critiques sur la maigre prestation de leurs favoris. Dans les cafés, dans les transports en commun, au sein même de la famille, la sortie ratée des camarades de Ziani est sur toutes les langues. Lundi dernier, la rue, les écoles, les universités et même les établissements publics ont été désertés pour suivre à la télévision ce fameux premier match de nos mondialistes. Le revers a carrément refroidi l'incroyable ferveur des innombrables supporters des Verts. Les Fennecs sont en effet passés complètement à côté de leur sujet lors de cette entrée dans la CAN face à un adversaire largement à leur portée. Les poulains de Rabah Saadane, qui ont manifestement sous-estimé leurs clients du jour, se sont laissé surprendre à trois reprises sans réagir. Sans véritable fond de jeu, l'équipe a été, il est vrai, méconnaissable. Cela n'a plus rien à voir avec le collectif solidaire qu'on a eu l'agréable habitude de regarder jouer lors des joutes éliminatoires. Le mécontentement des fans est de ce point de vue légitime et largement justifié. Le climat défavorable et l'état de dégradation du terrain ne justifient pas tout. Nos capés ont eu déjà à damer le pion à la redoutable formation de la Zambie dans des conditions météorologiques similaires et sur une pelouse nettement moins reluisante. La machine s'est incontestablement grippée lors de cette fâcheuse confrontation. Le charme n'a tout simplement pas opéré. Aucune justification rationnelle n'est possible à ce genre de pannes qui affecte même les plus grandes équipes du monde. Nous savons tous que la sélection algérienne avait amplement les moyens de disposer de cette modeste équipe du Malawi. Elle aurait pu ainsi se mettre dans les meilleures dispositions pour le reste de la compétition. Ça n'a pas été le cas, hélas ! Faut-il pour autant céder à la panique et laisser couler le bateau ? A entendre certains commentateurs, on doit limoger illico le staff technique et renvoyer la moitié de l'effectif, le tout assorti d'un ordre de remboursement de toutes les primes empochées antérieurement ! Il est vrai que ces questions d'argent et de rémunération ont énormément perturbé le déroulement de la préparation de cette phase finale de la CAN, mais des histoires similaires secouent aussi l'ensemble des formations présentes en Angola. En définitive, la logique veut que l'on donne aux Verts une seconde chance pour se racheter. On est intimement convaincu qu'ils en sont capables ! Ils ont encore deux autres cartouches à tirer. Le Mali et l'Angola sont loin d'être des foudres de guerre. Si le onze algérien retrouve au plus vite sa verve de Khartoum, il aura certainement le dernier mot dans ces deux confrontations pour passer, haut la main, au second tour. Halliche et consorts ont toujours leur chance en main, pourvu qu'on les laisse bosser dans la sérénité. Quant à ceux qui ont des comptes à solder, ils peuvent au moins attendre la fin de ce mois de janvier. C'est alors seulement qu'on pourrait s'expliquer pour mieux appréhender la phase finale de la Coupe du monde. Il est cependant vrai qu'il y a encore tant de réglages à faire avant de partir au grand rendez-vous sud-africain. Beaucoup de potentialités restent encore à valoriser pour rajouter leur précieux concours aux valeurs sûres déjà présentes. Nul ne doit être éternel en sélection. Un poste en équipe nationale, ça se mérite !