Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a exhorté, hier, les élus locaux, dans une allocution prononcée à l'occasion de sa rencontre avec les présidents d'APC, à inscrire leur action dans une autre forme de rapports avec l'administration et avec les citoyens. «D'abord, avec les citoyens que vous devez nécessairement faire participer à l'élaboration du plan de développement de la commune à travers la définition de leurs besoins et leur hiérarchisation», a déclaré le chef de l'Etat. Dans la foulée, il a appelé à la redéfinition du rôle du citoyen algérien qui ne doit plus se confiner dans une attitude passive ou revendicative. «Vous devez l'aider à s'engager dans une démarche participative qui fera réellement évoluer la démocratie locale», a-t-il demandé aux édiles. Cette demande émane sans doute du constat fait par le chef de l'Etat de l'exclusion du citoyen de la gestion des affaires de sa collectivité. En effet, les élus locaux, dans leur majorité, ne se rappellent l'existence du citoyen que durant la campagne électorale. Passé cette période, les représentants de la population tournent vite le dos en premier lieu à leurs propres électeurs. Les promesses d'une gestion transparente et d'une implication des citoyens, via le mouvement associatif, dans la gestion de leur commune, sont vites démenties par des comportements de «dictateur» de nombreux représentants du peuple. Par ailleurs, faisant fi des dispositions du code communal qui prévoient les délibérations publiques, les élus, dans leur majorité, optent plutôt pour des délibérations à huis clos. Une attitude qui suscite des interrogations légitimes chez la population sur la gestion non transparente des affaires de la cité. Le code communal stipule dans son article 19 que les séances de l'APC sont publiques. L'article 21 stipule que l'extrait de la délibération est affiché à l'endroit destiné à l'information du public au siège de l'APC dans les huit (8) jours qui suivent la séance. «Toute personne, physique ou morale, a le droit de consulter sur place les procès-verbaux des délibérations de l'APC et les arrêtés communaux et d'en prendre copie à ses frais», prévoit encore l'article 22 de ce code. Sur le terrain, la réalité est tout autre. De nombreuses communes sont gérées comme des biens privés par des élus qui n'ont pour seul souci que leur enrichissement personnel. Sur cette question, le président de la République a souligné que les ambitions de la commune, ses valeurs et son développement seront mieux partagés par tous à travers cette approche dynamique de la vie en collectivité. Le chef de l'Etat a également appelé les présidents d'APC à une concertation avec les autorités locales afin de formaliser le développement de leurs communes dans un programme qui est l'acte par lequel se définissent les responsabilités de chacun. La trasparence, l'écoute et la concertation étaient les mots clés du discours du chef de l'Etat dans l'espoir de voir ces valeurs s'ériger en mode de gouvernance. C. B