L'on apprend, et c'est tant mieux pour tous, de la bouche du chef de service de cardiologie de l'établissement hospitalier spécialisé de l'ex-Clairval, que le nombre de transferts pour soins à l'étranger a connu une réduction drastique passant de 10 000 cas traités en 1990 à 430 en 2009. Ceci est une bonne nouvelle dans la mesure où elle illustre une meilleure maîtrise de certaines pathologies, lesquelles sont désormais prises en charge en Algérie. Ce qui suppose une réduction de l'enveloppe financière allouée à ces transferts, qui alourdissent considérablement les caisses de l'Etat tant ils se chiffrent en milliards d'euros. Cela, d'autant que le même responsable, le Pr Bougherbal en l'occurrence, avait assuré dans le même temps que les transferts en question ne sont pas, pour autant, suspendus. Cette autre bonne nouvelle est de nature évidemment à rassurer les patients dont le traitement s'impose à l'étranger et ce, en l'absence de certaines technologies de pointe et autres spécialisations qui font défaut dans les hôpitaux algériens. C'est dans ce sens que les transferts à l'étranger ne peuvent être compétemment supprimés au risque de pénaliser certains malades, pour qui la survie ou la guérison dépendent de ce fameux «quitus», dont la délivrance s'apparente souvent à un véritable parcours du combattant. Le hic, c'est que ce n'est pas tant la procédure qui demeure problématique mais la qualité du bénéficiaire, lorsque l'on sait que certains, pour ne pas dire bon nombre d'entre eux, peut se passer de faire «saigner» davantage le Trésor public en s'offrant des soins, tous payés sur le dos du contribuable. Car, il est de notoriété publique que les précieux transferts à l'étranger profitent assez souvent à des personnalités bien placées et à leurs progénitures, quand bien même leurs cas ne nécessitent pas le recours à ce moyen et peuvent être pris en charge par des potentialités médicales locales. Parce que cette catégorie d'Algériens a la chance d'avoir des facilités d'accès au niveau de toutes les institutions de l'Etat, elles ne se privent pas de se permettre des privilèges accessoires qui, pour d'autres, s'avèrent être des impératifs urgents dont ils auraient aimé bien se passer tant cela suppose d'incessants tracas. Lorsque le précieux sésame, censé revenir de droit à un malade démuni, souffrant et vulnérable, est détourné au profit d'un «hypocondriaque» en mal d'assurance certifiée ou d'un simple ulcéreux désireux de joindre l'utile à l'agréable, cela devient intolérable. C'est à ce niveau d'incongruités que les responsabilités doivent être situées et que les torts doivent être redressés. Car, rien n'est plus intolérable pour l'être humain que les injustices criantes et flagrantes face auxquelles il ne peut même pas dire son mal. Et cela, les Algériens le supportent de moins en moins. M. C.