Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Depuis les instructions ministérielles portant sur la réforme hospitalière, les responsables du secteur de la santé ne cessent d'affirmer que la wilaya de Bouira enregistre un redéploiement à travers ses différentes structures sanitaires. Au même moment, les élus et les citoyens ne cessent de relever des carences dans la prise en charge des malades. Les élus de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Bouira qui ont adressé un rapport critique sur le secteur ont souhaité l'intervention du wali et de la tutelle pour régler certains problèmes, dont l'absence de spécialistes ainsi que le manque d'équipements et de personnel. D'autres ont fait état du manque d'accueil en direction des malades et des personnes évacués vers ces structures pour des soins.D'autre part, les élus qui ont voulu faire part des doléances des citoyens se sont interrogés sur le fonctionnement du service du SAMU créé en janvier dernier. Ce dernier est équipé de trois ambulances médicalisées qui peuvent faciliter l'intervention du personnel soignant, notamment pour les blessés nécessitant des soins rapides sur place ou les malades qui résident dans les quartiers périphériques de la ville et qui ont besoin d'une prise en charge immédiate de la part des médecins. Cependant, à ce jour, le SAMU n'est toujours pas opérationnel et les trois ambulances sont immobilisées au niveau du parc de l'EPH de Bouira. Selon des indiscrétions, les trois ambulances, acquises à l'état neuf par le secteur et qui sont dotées d'équipements modernes, sont en panne depuis plus d'un mois.Par ailleurs, le scanner, acquis par le même établissement et qui a coûté au secteur des sommes colossales, est sous-exploité à cause du manque de personnel spécialisé. Ce qui contraint plusieurs malades à se diriger vers les structures de santé publique, dans les wilayas de Tizi Ouzou ou d'Alger, pour un diagnostic radiologique recommandé. Cet état de fait vient alimenter la détresse de certains malades qui n'ont pas de moyens de transport pour être pris en charge. La nouvelle carte hospitalière qui est conçue afin de mieux faire face aux problèmes des malades et leur permettre l'accès à un dispositif de santé publique dans leur environnement immédiat, pour le dépistage, les consultations spécialisées et les soins d'urgence ainsi que l'hospitalisation, a prévu la création d'EPSP au niveau des grandes agglomérations.Sur un autre volet, le directeur de la santé publique de la wilaya (DSP) nous apprendra que la wilaya de Bouira prévoit la réalisation de deux hôpitaux, dont un psychiatrique, de 7 polycliniques, de 14 salles de soins, d'un centre intermédiaire pour toxicomanes ainsi qu'une annexe de l'Institut Pasteur dans la localité de Sour El Ghozlane.Les malades atteints d'insuffisance rénale sont obligés de se rendre à l'hôpital de Bouira pour se faire dialyser. Auprès de cette structure, on apprend que près de 144 malades se relaient sur les appareils d'hémodialyse du chef-lieu de wilaya. Un chiffre qui ne refléterait toutefois pas la réalité, car plusieurs personnes sont traitées au niveau d'hôpitaux en dehors de la wilaya de Bouira. C'est le cas de l'hôpital d'Akbou relevant de la wilaya de Béjaïa qui reçoit des malades de la daïra de M'chedallah. Il faut savoir que le traitement d'une personne souffrant d'insuffisance rénale revient très cher : «Entre 1,5 et 2,2 millions de dinars par patient», nous révèle le DSP. Toutefois, en attendant l'ouverture des trois centres d'hémodialyse d'Ahnif, de Lakhdaria et de Aïn Bessem, on apprend que celui de Sour El Ghozlane a bénéficié d'une enveloppe de 95 millions de dinars dans le cadre du programme spécial des Hauts Plateaux.