Synthèse de Rabah Iguer Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a donné le «feu vert» à l'Office national interprofessionnel des céréales (OAIC) pour exporter de l'orge suite à une production nationale record, a appris hier l'APS. Avec cette opération, ce sera la première fois, depuis 1970, que l'Algérie exportera un produit céréalier après en avoir été un gros importateur durant ces quarante dernières années. En application des orientations du Conseil des participations de l'Etat (CPE) qui s'est réuni lundi dernier, le ministre de l'Agriculture, M. Rachid Benaïssa, a instruit le directeur général de l'OAIC d'«explorer la possibilité» d'exportation de l'orge. Cette opération peut également être effectuée dans le cadre d'échanges avec le blé tendre dont l'Algérie demeure encore importatrice, selon la même source. Contacté par l'APS, le directeur général de l'OAIC, M. Kamel Kahal, a indiqué que son organisme a entamé la prospection du marché international pour examiner les offres des opérateurs et négocier les possibilités de vente d'orge. «L'orge est un produit boursier, nous sommes donc en train de consulter les marchés boursiers des céréales pour le placer», a-t-il expliqué. Les cours mondiaux actuels de l'orge varient entre 135 et 145 dollars la tonne en fonction de la qualité et de l'origine du produit, selon le même responsable. Concernant l'échange de l'orge contre le blé tendre, M. Kahal souligne que l'opération pourrait se faire avec les fournisseurs traditionnels de l'Algérie en blé tendre (pays de l'Union européenne, Etats-Unis et Canada notamment). Durant la campagne agricole 2008-2009, l'Algérie a produit 61,2 millions de quintaux de céréales (24 d'orge, 24,3 de blé dur et 11,3 de blé tendre). Sur les 24 millions de quintaux d'orge collectés, une quantité de 21,3 millions de quintaux a été affectée à l'OAIC, dont près de 40% (8,5 millions de quintaux) a été consommée de septembre à ce jour. La production en orge enregistrée en 2009 peut couvrir les besoins du pays pour les trois années à venir, selon lui. L'office a été autorisé à élargir sa vente aux unités de l'Office national d'aliment de bétail (ONAB) et aux coopératives d'élevage. Il va également multiplier les points de vente au niveau des zones steppiques, lancer un programme de sécurisation de l'approvisionnement des élevages dans les wilayas du Sud pour au moins deux années et élargir la vente de cette céréale à d'autres bénéficiaires, à savoir les transformateurs privés et publics. Devenue autosuffisante en blé dur et en orge depuis 2009, l'Algérie a réduit de 80% ses importations de blé dur par rapport aux années 90 durant lesquelles elle importait à un rythme de 2 millions de tonnes annuellement contre 400 000 tonnes en 2009, rappelle-t-on.