Suite à une production record en orge, l'Office a obtenu le «feu vert» du ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour exporter l'excédent. Pour la première fois, depuis 1970, l'Algérie va exporter un produit céréalier après en avoir été un gros importateur durant ces quarante dernières années. «Nous avons atteint un niveau de collecte de l'orge de 11 millions de quintaux, l'équivalent de la couverture des besoins nationaux de deux ans et demi. La prochaine récolte s'annonce également bonne avec des prévisions entre 6 et 7 millions de quintaux d'orge. Ainsi, nous aurons durant cette année de grandes quantités d'orge pour couvrir les besoins nationaux sur cinq ans. L'excédent va faire l'objet d'exportation. L'orge est un produit boursier, nous sommes en train de consulter les marchés boursiers des céréales pour placer notre produit», a-t-il révélé. Des consultations auprès des marchés boursiers céréaliers, dont celui de Chicago, sont engagées pour placer l'orge algérienne. Les cours mondiaux de la tonne de l'orge varient entre 135 et 145 dollars. Le DG de l'OAIC n'a pas exclu le recours au «troc» de l'orge algérien contre le blé tendre avec les fournisseurs traditionnels de notre pays. Durant la campagne agricole 2008-2009, l'Algérie a produit 61,2 millions de quintaux de céréales se répartissant entre 24 millions de qx d'orge, 24,3 millions de qx de blé dur et 11,3 millions de qx de blé tendre. Sur les 24 millions de qx d'orge collectés, une quantité de 21,3 millions de qx a été affectée à l'OAIC dont près de 40% (8,5 millions de quintaux) a été consommée (depuis septembre à ce jour). Vu l'importance de la production enregistrée en orge, l'Office a été autorisé à élargir sa vente aux unités de l'Office national d'aliment de bétail (ONAB) et aux coopératives d'élevages. Il va également multiplier les points de vente au niveau des zones steppiques, lancer un programme de sécurisation de l'approvisionnement des élevages dans les wilayas du Sud -pour au moins deux années -et élargir la vente de cette céréale à d'autres bénéficiaires, à savoir les transformateurs privés et publics. Revenant sur l'ultimatum adressé par l'OAIC aux transformateurs de reprendre leurs approvisionnements en blé dur auprès de l'Office d'ici le 1er juin sous peine de n'être plus fournis en cette matière première, il a répondu que son Office a été contraint de recourir à cette mesure exceptionnelle pour gérer d'une manière rationnelle les devises du pays. «Actuellement, nous avons en disponibilité 5,7 millions quintaux de blé dur issus de la production nationale. C'est l'équivalent des besoins du marché de cinq mois. Il n'est pas normal d'aller importer à coup de devises alors que la production nationale peut assurer les besoins de tous les transformateurs», a-t-il estimé. A ce propos, il a annoncé la tenue prochaine d'un conseil interprofessionnel pour tenter de trouver un terrain d'entente. «Nous allons prendre en compte les intérêts de tous les intervenants au niveau de la filière», a-t-il affirmé. Les transformateurs de blé affiliés au Forum des Chefs d'Entreprises (FCE) ont dénoncé la menace de l'OAIC et ont évoqué «les problèmes de sous approvisionnement récurrents» auprès de l'Office. En effet, le FCE a contesté la décision d'imposer aux transformateurs de céréales de s'approvisionner en blé dur exclusivement auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) avant le 1er juin, sous peine de se voir exclure de la liste des clients. Selon le FCE, l'Office n'assure pas toutes les capacités installées des moulins qui sont souvent contraints de fonctionner au-dessous de leurs capacités initiales. «Les demandes n'étaient satisfaites que dans une proportion avoisinant les 40% des capacités des moulins», précise le forum, poursuivant que cette situation de sous-approvisionnement a toujours été portée à la connaissance des institutions concernées. Face à une demande en constante évolution et pour combler le déficit, les transformateurs ont dû recourir à l'importation de céréales. «Les effets positifs immédiats» de cette démarche ont été vite répercutés sur la sphère commerciale dans la mesure où elle a permis une meilleure gestion de l'appareil de production par un cycle de rotation à plein régime tel qu'exigé par la technologie, estime le FCE.