Tandis que les enfants rêvassent en faisant des plans grandioses pour les vacances, certains parents se trouvent face à un véritable dilemme. Comment occuper les vacances des petits ? Un problème presque insoluble et une question dont la réponse est difficile à trouver. En fait, à Alger, ce n'est un secret pour personne que les loisirs accusent un grand déficit. Mis à part quelques rares parcs d'attractions mal fréquentés et mal gérés, une destination idéale pour les écoliers en vacances est toujours attendue et espérée. «Je travaille durant toute l'année dans mon magasin. Je ne peux pas baisser le rideau et me permettre de perdre du temps et de l'argent. Je prends un congé annuel durant l'été et c'est à ce moment-là que je planifie un programme pour mes trois enfants. Sinon, le reste de l'année, ils se débrouillent comme ils peuvent pour passer les vacances face à la télé», nous déclare Hakim, commerçant et père de famille. Amina, mère d'un petit garçon et femme active, nous déclarera pour sa part : «Nous sommes très occupés, mon époux et moi. Nous avons le même métier et, vu que ne nous sommes pas en période de congés, je confie mon fils à sa grand-mère. Il l'accompagne partout. Sinon, il fait le tour de la famille, donc jusqu'à présent il occupe très bien ses vacances.» Hamid, fonctionnaire et père de deux enfants, semble, lui, avoir trouvé un moyen idéal pour occuper utilement ses enfants. «Durant la période des vacances scolaires, je prépare un stock de livres pour les enfants. Et à mes rares moments libres, je les emmène pour des tournées dans les musées ou les galeries d'art», déclare-t-il. Bahia, grand-mère active, nous soulignera le problème des moyens financiers. «J'ai deux petits-enfants et, durant les vacances scolaires, ils restent à la maison. Le garçon suit des cours de soutien ; quant à la fille, elle a son entraînement de sport. D'ailleurs, ils sont déjà partis en vacances l'an dernier à l'étranger. Personnellement, je n'ai pas les moyens de les envoyer en vacances à chaque fois et à Alger ils n'ont nulle part où aller», conclura-t-elle. Manque de temps et manque de moyens sont les deux facteurs élémentaires qui obligent les parents à faire l'impasse sur les programmes des vacances scolaires car il n'est pas facile de tracer un planning de sorties et d'activités culturelles quand on est coincé dans son travail et dépendant d'une mensualité qu'il faut gérer avec rigueur.La débrouillardise, en revanche, semble être devenue l'alliée des parents qui travaillent. Entre lecture, promenades improvisées et séjours dans la famille -des solutions alternatives-, chaque famille pourra trouver chaussure à son pied dans une société où les loisirs sont devenus un luxe. Par ailleurs, on ne peut nier que certains établissements organisent durant ces périodes quelques manifestations culturelles pour les enfants. Mais là aussi, un problème se pose surtout si on observe les programmes des salles de spectacles affichant des représentations théâtrales le vendredi à 10h du matin ! Or, ce ne sont pas tous les parents qui peuvent se libérer à cette heure. Les responsables devraient se mettre au diapason. Ils devraient être un peu plus au fait des habitudes des citoyens et de leurs besoins. Au final, certains parents iraient jusqu'à dire que la grève des enseignants qui a été sanctionnée par la réduction de la durée des vacances, est une bénédiction, car cela les dispense de devoir chercher comment occuper les enfants. W. S.