Synthèse de Samir Azzoug L'opération de dépistage précoce du cancer du sein, lancée le 2 janvier 2010, connaît un engouement jugé satisfaisant par la chef de département action sanitaire au niveau de la direction générale de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), Mme Leila Amhis, rapporte l'APS. En deux mois, plus de 3 500 femmes, assurées sociales et ayant droit, ont subi des examens de dépistage au niveau des cinq centres de Maghnia, Constantine, Jijel, Laghouat et Alger prévus à cet effet. Selon Mme Amhis, entre 50 et 65% des femmes assurées sociales et ayants droit ont répondu aux convocations émanant de ces centres. Les statistiques annoncées par la responsable révèlent une moyenne de 16 à 20 femmes âgées de plus de 40 ans destinataires d'une convocation émise par la CNAS, accueillies par chaque centre. Après avoir loué la modernisation du système de sécurité sociale grâce, entre autres, à l'introduction d'un système informatique moderne permettant l'établissement de cartes spécifiques pour chaque catégorie d'assurés et ayants droit, la responsable appelle toutefois, les femmes concernées à se rapprocher des centre de dépistage, sans attendre la convocation, pour effectuer une mammographie, d'autant que la consultation est gratuite. L'opération de dépistage est «très importante», estime Mme Amhis, car «outre sa prise en charge à titre gracieux, elle permet de prévenir les cancers du sein et de réduire la facture des médicaments utilisés dans le traitement de cette affection, et qui arrivent en tête des médicaments importés», rapporte l'agence. Le cancer du sein représente le quart des nouveaux cas de cancers enregistrés durant l'année 2009, selon les estimations de l'Institut national de la santé publique. Sur près de 40 000 cancers recensés, 9 000 sont des cancers du sein. Même si l'opération de dépistage semble avoir un écho favorable auprès des femmes concernées, une accélération de la cadence s'impose. Les chiffres communiqués par le ministre du Travail, M. Tayeb Louh, font état du recensement (en 2009) de 30 000 femmes âgées de quarante ans et plus, concernées par l'opération. Et le chiffre est en augmentation constante. Malgré les moyens mis à la disposition des centres, la bonne organisation ainsi que l'amélioration de l'accueil et de l'orientation menées par les équipes médicales constatés par Mme Amhis, le nombre de cinq centres reste un handicap pour les objectifs tracés par le programme. Car, au rythme de l'opération, dans le meilleur des cas, il faudra encore quelque 18 mois pour pouvoir consulter les 30 000 femmes recensées l'année dernière. Par ailleurs, les efforts consentis par les équipes médicales sont à saluer. Ces dernières, au regard de la complication de la tâche et de la sensibilité du diagnostic jouent un rôle important dans l'accompagnement des patientes atteintes de cancers graves et de leurs familles. Le Dr Nadir Benzerga, radiologue au centre CNAS du port d'Alger et coordinateur avec les autres centres met l'accent sur cette tâche, eu égard à l'importance du rôle de la femme, pilier de la famille et de la société. D'où la nécessité d'accompagner toute la famille dans cette épreuve. Cela dit, le Dr Benzerga assure que la plupart des cas diagnostiqués lors des consultations sont bénins. Rappelons qu'un diagnostic précoce de la tumeur du sein permet un allongement conséquent de l'espérance de vie de la patiente et dans les meilleurs cas, l'élimination total de la maladie.