L'eau, une source vitale et un enjeu dans nombre de conflits dans le monde. Une denrée qui se raréfie dans le sillage des changements climatiques, un facteur accentuant la problématique de l'accès à l'eau potable, près de 900 millions d'individus dans le monde n'y ayant pas accès, selon les chiffres officiels de l'Organisation mondiale de la santé. Selon un rapport conjoint de l'OMS et de l'Unicef, 87% de la population mondiale a accès à l'eau, ce qui signifie en d'autres termes que 13% des habitants de la planète n'y ont pas accès, plus d'un tiers vivant en Afrique subsaharienne. Des efforts sont relevés en matière d'approvisionnement en eau potable dans le monde, le nombre de personnes privées d'eau était de 1,1 milliard en 2005 avant d'être ramené à 887 millions. Mais il reste beaucoup à faire, l'Objectif du millénaire pour le développement (OMD) étant de réduire de moitié le nombre de personnes n'ayant pas l'eau d'ici à 2015. La gestion des ressources hydriques tend vers cet objectif, tout en étant confrontée à des tensions autour de ce liquide précieux et à l'augmentation des pénuries. Ce qui pourrait retarder l'échéance de cette décennie dédiée à l'eau. Ce qu'il faut retenir aujourd'hui, parmi tous ces chiffres ce sont ces centaines de millions d'habitants de la planète qui n'y ont pas accès au 3ème millénaire. 11% de la population de notre pays en fait partie. Des milliers de foyers ne sont pas raccordés à l'eau potable, en l'absence d'une bonne gestion de l'eau qui a fait défaut durant de longues années. On a tout misé sur l'or noir, ignorant l'or bleu et son aspect vital. Tout comme l'agriculture dont l'abandon a réduit le pays à l'état d'importateur, de blé notamment, après avoir été le grenier de l'Europe. Les pouvoirs publics ont longtemps délaissé la construction d'infrastructures telles que les barrages et les retenues collinaires, ce qui a causé la déperdition des eaux pluviales. Une déperdition aggravée par le pompage à outrance de la nappe albienne par nos voisins, pendant que les populations du Sud situées sur la surface en manquent cruellement. Il était temps, la décision prise ces dernières années d'exploiter cette nappe et de transférer ses eaux vers les hauts plateaux permettra de doter des foyers en eau, particulièrement dans les régions rurales, et de relancer l'agriculture. L'Etat a pris conscience des graves lacunes qui ont longtemps caractérisé la gestion des ressources hydriques. Il a également pris conscience de leur rareté et de leur dimension économique, d'où la nécessité de la mise en place d'une politique de l'eau qui vient enfin de mettre en œuvre un nouveau management pour bien capter le précieux liquide et en faire bon usage. L'investissement dans le traitement des eaux usées pour l'irrigation et dans le dessalement de l'eau de mer fait partie de la réforme de la gestion de cette fragile richesse. R. M.