Synthèse de Hassan Gherab Hier, c'était la Journée mondiale de l'eau. Pour cette année, sous le thème «la qualité de l'eau», l'ONU a mis en avant le problème de pollution et d'accès à l'eau potable dans les pays pauvres. Adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1992, année du Sommet de la Terre, fêtée depuis 1993 tous les ans le 22 mars, cette journée a pour objectif de sensibiliser la population à divers problèmes tels que la qualité de l'eau, le rejet des produits chimiques des industries, l'utilisation d'engrais et de pesticides dans l'agriculture, les changements climatiques ainsi que le manque d'accès à l'eau potable, surtout en Afrique subsaharienne. Cette journée a également permis de mettre le doigt sur la question du manque d'installations sanitaires, toilettes et égouts, dont les conséquences sont souvent dramatiques, de nombreuses diarrhées mortelles étant recensées chaque jour. S'ajoute à cela le problème de la pollution des nappes phréatiques, où deux millions de tonnes d'eau polluée s'infiltrent tous les jours. Or, «il est beaucoup moins coûteux de protéger les ressources en eau que de procéder à leur épuration une fois qu'elles sont polluées», informe l'ONU. En effet, la dépollution coûte plus cher que la prévention de la pollution, voire la lutte contre la pollution. De nombreuses actions ont donc été menées pour sensibiliser le public, l'ONU voulant «accroître la visibilité du thème de la qualité de l'eau en encourageant les gouvernements, les organisations, les communautés et les individus dans le monde entier à s'engager sur ce thème, en participant à des activités telles que la prévention de la pollution, le nettoyage des cours d'eau et des lacs, et leur restauration». Les Etats sont ainsi invités à mener des actions de sensibilisation. «Notre existence dépend de la manière dont nous protégeons la qualité de nos ressources en eau», affirme l'ONU. H. G. Les défis de l'eau - Qualité de l'eau : selon l'ONU, la qualité de l'eau se dégrade partout dans le monde, en raison surtout de l'urbanisation due à la croissance démographique, du rejet d'organismes pathogènes et de produits chimiques provenant des industries, de l'utilisation d'engrais et de pesticides dans l'agriculture et des déjections des élevages. Les changements climatiques, en particulier la hausse des températures et les modifications du débit des fleuves, auront aussi un impact sur la qualité de l'eau. - Accès à l'eau potable : 87% de la population mondiale a accès à l'eau potable, selon un rapport conjoint de l'Organisation mondiale de la santé et de l'Unicef. Plus d'un tiers de ceux qui n'y ont pas accès vivent en Afrique subsaharienne. - Toilettes, égouts : 39% de la population mondiale (plus de 2,6 milliards de personnes) ne dispose pas d'installations sanitaires de base. Comme pour l'accès à l'eau potable, l'Afrique subsaharienne est la plus touchée. La défécation à ciel ouvert concerne encore 17% de la population mondiale en 2008 (25% en 1990), occasionnant des maladies parfois mortelles (diarrhées...). - Pollution : chaque jour 2 millions de tonnes d'eaux usées et autres effluents s'infiltrent dans les nappes phréatiques. Dans les pays en développement, plus de 90% des eaux d'égout et 70% des déchets industriels non traités sont déversés dans les eaux superficielles. - Eau et santé : les maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau sont notamment le choléra, la typhoïde, les diarrhées (4 milliards de cas par an liés à une eau impropre à la consommation), le trachome, la dysenterie, les hépatites. 1,5 million d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année à cause de diarrhées, dont 88% du fait de l'absence d'installations sanitaires correctes. - Les Objectifs du millénaire prévoyaient de réduire de moitié d'ici à 2015 le nombre de personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable ou ne disposent pas d'installations sanitaires de base. Cet objectif devrait être atteint pour l'accès à l'eau potable mais ne le sera pas, et de loin, pour les installations sanitaires. L'OMS estime que ce double objectif représenterait un gain annuel de 84,4 milliards de dollars (gain de temps, de productivité, économies budgétaires des services nationaux de santé).