Le 5e Forum mondial de l'eau, qui s'est ouvert lundi dernier à Istanbul, a pris fin hier coïncidant avec la journée mondiale de l'eau, célébrée le 22 mars depuis 1993. Le forum, qui a vu une affluence record de 25.000 participants, a organisé 100 discussions durant et a porté sur un grand éventail de sujets allant du changement climatique à la gestion des risques liés à l'eau, de la protection des ressources hydrauliques et à l'investissement dans le secteur de l'eau. Le dernier jour du forum, qui a été ouvert autour du thème «combler les fossés de l'eau», un consensus a été accepté par les ministres et les chefs des délégations de plus de 150 pays, invitant la communauté internationale à entreprendre des efforts pour «adapter la gestion de l'eau à tous les changements mondiaux et améliorer la coopération à tous les niveaux», soulignant l'importance du développement durable des ressources hydrauliques vitales et des stratégies de gestion de l'eau et invitant à l'amélioration de l'accès à l'eau et à l'assainissement à travers le monde. Parmi les engagements adoptés, la nécessité de faire des économies d'eau, en particulier dans le domaine agricole, de lutter contre la pollution des cours d'eau comme les nappes phréatiques et de collecter et de traiter les eaux usées, au-delà de l'indispensable accès aux toilettes. Les signataires de la déclaration ont évité la notion de «droit à l'accès à l'eau», réclamée avec force par nombre d'ONG et plusieurs pays, soulignant que l'eau est un besoin humain. Entre besoin humain et droit, «la différence est fondamentale», explique Anil Naidoo, de l'ONG BluePlanet Project. «Légalement, un besoin humain n'a aucune valeur. C'est défoncer des portes ouvertes». «Comment parler des droits de l'Homme si on ne parle pas de droit à l'accès à l'eau ? C'est le droit qui conditionne tous les autres», a déclaré la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno. Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), chaque année, parmi le un milliard de personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable, 1,8 million de personnes, dont 90% d'enfants de moins de 5 ans, meurent de maladies diarrhéiques. 88% des maladies diarrhéiques sont imputables à la mauvaise qualité de l'eau. Un autre chiffre effrayant : 2,5 milliards n'ont pas accès à un système sanitaire décent. Samira B.