Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La problématique autour des réseaux parallèles de vente de ciment continue d'alimenter les débats locaux sans pour autant apporter des éclaircissements sur cette gangrène de l'informel qui paralyse le secteur et pénalise les constructeurs, du moins fiables. Ainsi, hier, la station régionale dans son forum hebdomadaire s'est penchée sur le sujet en présence des acteurs directs régissant le groupement est qui renferme 5 usines, à savoir celles de Hamma Bouziane, de Aïn Touta, de Aïn El Kebira (Sétif), Hdjar Essoud et Tébessa. La production de ce matériau avoisine les 10 millions de tonnes annuellement alors que les besoins représentent deux millions de tonnes supplémentaires. A cet effet, le chargé de la communication et de la commercialisation de ce groupe a révélé que dans un avenir proche la production enregistrera un ascendant avec notamment les mises à niveau qui se font progressivement dans les usines mentionnées. A l'horizon 2013, au moins 20 millions de tonnes seront produites. «La priorité pour la livraison du ciment étant accordée aux grands chantiers structurants à travers la wilaya de Constantine», révèlent les responsables de commercialisation. A titre d'exemple, l'autoroute Est-Ouest consomme la plus grande production avec 11 000 tonnes/an. Ce sont des chantiers d'envergure qui assèchent les dépôts en ce matériau. En d'autres termes, les entreprises étrangères présentes à travers la wilaya pour la réalisation de divers projets. La disproportion de consommation est de taille et affecte par ricochet les petites œuvres, d'une part par la priorité susmentionnée et, de l'autre par l'informel qui, en roue libre, double le prix du sac de ciment à quelques mètres des unités de production. A cette question, le responsable du groupement n'aura pas donné une bonne interprétation du phénomène. «A notre niveau la livraison se fait en bonne et due forme conformément à un dossier bien ficelé. Pour ce qui est de l'extérieur nous n'en sommes pas responsables», lâche M. Chakir, chargé de la communication, qui précisera : «Il est institué un audit et un contrôle rigoureux au sein de nos organismes.» Toutefois, le responsable de l'unité de commercialisation de Hamma Bouziane éclaircira la situation en disant : «On procède à un échantillonnage sur les factures et des chantiers en cours se soumettront à des contrôles pou confirmer de visu l'utilisation rationnelle du ciment.» Mais, une hirondelle ne fait pas le printemps, si l'on met en exergue les quantités dites suffisantes d'une part, notamment avec la mise en branle du processus d'importation et la demande sans cesse croissante. Des éclaircissements peu fiables, encore moins persuasifs, car d'autres sources avancent des supputations qui restent à confirmer par les services compétents. Cela s'est traduit par le fait qu'il existe des entreprises dont on a relevé des marchés, mais qui continuent de s'approvisionner en ciment. En fait, les quotas engrangés alimenteraient le marché parallèle. Le sac de ciment est cédé à plus de 700 DA alors que dans les trois points de vente réglementaires situés à Ali Mendjeli, à Grarem Gouga et à Teleghma il est cédé 300 DA. Par ailleurs, on apprendra la création d'une nouvelle société baptisée Granu-Est spécialisée dans les agrégats et ce, pour minimiser de l'utilisation du sable aux abords des oueds. La capacité de production frôle les 600 000 tonnes par an, devait-il avancer, indiquant que trois carrières entreront en production incessamment à Oum El Bouaghi et à Mila.