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60% de la production de ciment destinée aux grands chantiers de Constantine Ville universitaire, tramway, transrhumel mobilisent de grandes quantités de ce matériau
De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Pour permettre une bonne rotation dans les travaux, loin d'une éventuelle pénurie de ce matériau vital pour la construction, les pouvoirs publics locaux ont pris une décision somme toute logique dans un sens mais qui risque de pénaliser d'autres secteurs, voire des revendeurs, du moins dociles. Le ciment devrait être régulé selon les priorités de la demande des grands projets. Il sera assuré à l'Est notamment par la Société des ciments de Hamma Bouziane (SCHB) qui bénéficie d'un raccordement au réseau ferré desservant les ports de Skikda, Jijel et Annaba. Sa capacité de production annuelle est estimée à 1 million de tonnes. En matière de commercialisation elle dispose de trois unités implantées à Constantine, Skikda et Annaba. L'ouverture sur plusieurs fronts des chantiers engagés dans la wilaya de Constantine intervient dans une conjoncture pour le moins difficile. C'est à cause de l'offre et de la demande de ciment que la majorité des ouvrages à réaliser sont restées quelque temps en stand-by, notamment celles relevant du secteur de l'habitat. «Les chantiers à l'arrêt depuis le mois de mai en raison du manque de ciment n'ont pu redémarrer qu'en juillet», lit-on dans un rapport élaboré par l'organisme public du logement et soumis incessamment au ministère de l'Habitat. Ajoutez à cela le temps d'arrêt qu'avait observé la Société des ciments de Hamma Bouziane (SCHB). En effet, cette unité de production affiliée au groupe ERCE a été contrainte de faire une pause l'été dernier pour une défaillance technique ayant causé un «déboîtement du filtre». Dès lors, les responsables de l'usine, dont le service de maintenance, avaient procédé à son remplacement par un autre filtre à manche dit de dernière génération puisqu'il répond aux exigences de la préservation de l'environnement. Toutefois, cette panne n'a pas été sans conséquence sur les travaux d'autant que justifiée par une crise dans la production à l'échelle nationale. A maintes reprises, les entreprises, notamment privées, ont tiré la sonnette d'alarme pour mettre sur le devant de la scène le manque de ce matériau de base entrant dans la construction pour justifier les retards accusés dans les différentes livraisons. Du moins sur ce point, la wilaya de Constantine a accouché dernièrement d'un canevas de mesure définissant désormais et la détention du marché et le suivi qui devra aux donnes technologiques requises. Le Microsoft Project devrait être le cheval de bataille de chaque entreprise appelée à œuvrer dans le quinquennal 2010-2014. Cela étant, pour définir le nouveau mode d'attribution des marchés au niveau de la wilaya de Constantine, la problématique du ciment a été soulevée et régulée en fonction des chantiers restants. Ainsi, on apprend que 60% de la production provenant de la cimenterie de Hamma Bouziane sera destinée en priorité aux grands chantiers. Il faut savoir que la société met annuellement près de 1 007 300 tonnes, ce qui représente une part de 5% de la production nationale et 20% de la production globale de l'ERCE (Entreprise régionale des ciments de l'Est). C'est une étude appropriée qui devrait relancer les esquisses en gestation. Tronçon d'autoroute Est-Ouest, tramway et Transrhumel constituent les projets les plus importants que la wilaya n'ait inscrits depuis l'indépendance. «En aucun cas les travaux inhérents à ces projets ne doivent subir des retards», soutient le wali lors de son intervention en présence des entreprises de réalisation retenues. Pour ce faire et pour se prémunir contre une éventuelle fuite dans la distribution du produit vital de la construction qu'est le ciment, les responsables locaux ont, en quelque sorte, défini les quotas. «La priorité étant accordée aux chantiers structurants», soutiennent-ils. On a tenté, en vain, de tirer un maximum de renseignements sur la quantité de ciment réservée à ces chantiers, faute d'interlocuteur auprès de l'organisme compétent. Par ailleurs, en marge de ces méga-chantiers, la circonscription est aussi concernée par la construction du million de logements (30 000) du programme quinquennal 2010-2014. Ainsi, une correspondance a été adressée au ministère de l'Habitat par la Direction du logement et des équipements publics (DLEP) dans laquelle sont consignés les besoins en ciment que l'ERCE est appelée à fournir. 153 485 tonnes sont ainsi préconisées pour ce secteur. La majeure partie de cet approvisionnement est absorbée par la ville universitaire qui nécessite encore 123 485 tonnes. Le reste de la commande est réparti sur d'autres structures affiliées au secteur de l'éducation nationale (lycées et collèges). On apprend dans la foulée par le biais du directeur de la DLEP que, par décade, l'ERCE livre 18 730 tonnes de ciment. En clair, le pari émis par les responsables locaux étant d'assurer le bon fonctionnement des projets. Pour cela, il faudrait, entre autres, garantir la santé de la cimenterie de l'Est. Autrement dit, sa maintenance. Que de fois l'unité a enregistré des défaillances… bien avant la pénurie de ciment. C'est dire si la régulation du marché du ciment devra être de concert avec le bon fonctionnement de l'usine pour ne pas trop sécher… les chantiers en cours.