Photo : S. Zoheïr Par Reda Cadi Pour le plus grand bonheur des consommateurs, le prix du poulet, cédé aujourd'hui à 170 DA le kg, connaît depuis une semaine une chute jamais enregistrée auparavant dans la wilaya d'El Tarf, rapporte l'APS. Selon les professionnels de cette filière, cette baisse est due à une augmentation de l'offre qui dépasse de loin la demande. La loi du marché a donc imposé cette baisse des prix. Toutefois, cette situation n'est pas faite pour plaire aux aviculteurs qui voient d'un mauvais œil la chute des prix de leur produit. Ils sont d'autant plus remontés qu'ils se savent impuissants et ne peuvent rien faire pour influer sur la courbe des prix. Le poulet étant un produit périssable, ils sont obligés de vendre et ne peuvent donc user de la rétention du produit qui permettrait de réduire les quantités sur les marchés et de faire remonter la demande. Un aviculteur de la place explique que «les poussins de poulet de chair préparés sont arrivés à maturité», d'où, dit-il, «l'impérieuse nécessité de les céder au plus vite, même à bas prix, afin d'éviter d'autres pertes qui seront encore plus difficiles à surmonter». Au-delà d'une période variant entre 45 et 60 jours d'élevage, le poulet revient cher et sa vente aux abattoirs s'impose pour éviter des dépenses supplémentaires liées à l'entretien des volailles du point de vue alimentaire et sanitaire, souligne ce même professionnel. En revanche, les consommateurs y trouvent leur compte et sont heureux de pouvoir acquérir du poulet à un prix raisonnable. Ils en profitent même. Car, ils savent pertinemment que cette baisse n'est que conjoncturelle et que les éleveurs, les revendeurs et tous les intermédiaires se «vengeront» dès que l'occasion leur sera donnée, lors du mois de Ramadhan particulièrement. En attendant, tout le monde fait le plein de viande de poulet. Certaines ménagères n'hésitent pas à s'offrir, parfois, deux poulets par jour pour préparer leurs repas. D'autres, prévenants, en achètent autant qu'ils peuvent. Les poulets sont découpés et congelés. Ils seront les «bienvenus» quand les prix remonteront, ce qui est inévitable et ne saurait tarder. La chute du prix du poulet de chair n'a évidemment pas manqué de se répercuter, au grand bonheur des amateurs de «bonne chaire», sur celui du poulet rôti qui est proposé actuellement à 400 DA. Conséquence indirecte, on observe également une baisse des prix de la viande rouge qui est, semble-t-il, supplantée par la viande blanche, pour cause de baisse de prix de cette dernière évidemment. Ainsi, à El Tarf, le kg de viande d'agneau, cédé il y a quelques jours à 750 DA, oscille actuellement entre 500 et 550 DA. Il en est de même pour la viande bovine, vendue à 500 au lieu de 800 DA auparavant. Même la sardine est concernée. Ce poisson est cédé à 150 DA le kg au lieu de 350 DA il y a quelques semaines. Les citoyens croisent les doigts pour que cette baisse persiste. Les consommateurs des autres régions d'Algérie prient pour qu'il en soit ainsi pour eux aussi.