Les universités algériennes demeurent à la traîne des universités étrangères en matière d'assiduité relationnelle avec les anciens étudiants. Dans les grandes universités étrangères, la fin du cursus universitaire ne signifie nullement la fin de l'attachement des anciens étudiants à leur ancienne école. En fait, ces étudiants se sentent liés tout au long de leur carrière à leur université. Ils le doivent bien à ces écoles dans lesquelles ils ont évolué et qu'il verront apparaître toute leur vie sur leur CV. Les étudiants s'impliquent dans le fonctionnement et le devenir de leur université. Ce sont des acteurs incontournables dont le rôle ne prend pas fin avec l'achèvement de leurs études. Les réseaux d'anciens étudiants sont très développés dans les universités étrangères et deviennent des lieux d'échange et de convivialité, d'offres d'emploi aussi... Les contacts entre anciens et nouveaux étudiants se créent au fil du temps et se consolident. D'autant qu'à l'heure des nouvelles technologies et du fameux Facebook, il est possible en deux clics de retrouver d'anciens élèves, d'animer un réseau déjà constitué et de participer à promouvoir son université et d'œuvrer à son intérêt. Aussi, beaucoup d'établissements d'enseignement supérieur innovent sur la Toile. Toutefois, les rencontres en face-à-face et les réunions périodiques restent indispensables pour faire vivre un réseau. De même que la constitution d'associations officielles. Elles permettent à leurs membres de créer des liens interpersonnels. L'université fait ainsi appel à la générosité d'anciens étudiants restés dévoués. C'est dire si la participation des anciens dans la vie et le fonctionnement de leur université est loin d'être négligeable. Les anciens mais aussi les amis de l'université et autres entreprises et fondations ainsi que tous ceux qui partagent ses valeurs et sont sensibles à sa mission mettent les bouchées doubles pour motiver les dons afin de financer la recherche et l'innovation. Ils participent à la collecte de fonds, font appel aux donateurs, recherchent des mécènes et des philanthropes de tous bords. C'est ce qu'on appelle le fundraising. Ce concept a le goût de l'Amérique. Aujourd'hui, en France, comme de l'autre côté de l'Atlantique, les anciens élèves peuvent aider financièrement les écoles et les universités qu'ils ont fréquentées. C'est à Harvard, à Cambridge dans l'Etat de Massachusetts, l'une des plus prestigieuses universités au monde, que ce concept trouve tout son sens. L'université, couleur «pourpre», qui a vu défiler de célèbres personnalités sur le plan politique et économique et plusieurs présidents américains, de Kennedy à Barack Obama, est l'une des plus anciennes et des plus riches au monde et compte des étudiants du monde entier. A Harvard et dans de nombreuses universités américaines, les dollars pleuvent par centaines de millions grâce à la générosité «de leurs anciens». Le fundraising permet de financer la recherche, les professeurs de haut niveau, la formation de qualité et l'entretien d'un campus. Les universités britanniques se sont, elles aussi, mises au fundraising, qui s'y développe avec succès depuis quelques années, de même qu'en France. Ce qui devrait donner à réfléchir. Pourquoi n'est-ce pas le cas chez nous où le monde universitaire se caractérise par sa richesse et sa diversité. Toutefois, le rapport de l'étudiant avec son université, après la fin de son parcours, reste extrêmement limité. A. B.