Photo : Riad Par Youcef Salami Les cours de l'or noir caracolent autour de quatre-vingts dollars, à la grande satisfaction des pays exportateurs de pétrole. Est-ce une reprise durable des prix ? Ce qui est sûr, c'est qu'il est des séances où la volatilité des cours est excessive, signe que la stabilité des marchés que veut instaurer l'OPEP est loin d'être atteinte. Cela dit, l'organisation pétrolière s'accommode de ce niveau des prix et c'est pourquoi d'ailleurs elle a jugé inutile de modifier ses quotas de production lors de la dernière conférence ministérielle en date tenue à Vienne, une mesure réfléchie aux yeux des ministres OPEP. Cette décision est-elle en train d'influer sur les cours ? Ces derniers ont repassé sous le seuil de 80 dollars le baril vendredi dernier à la fin des échanges européens après la révision à la baisse du produit intérieur brut (PIB) américain, à l'issue d'une semaine marquée par les variations de la monnaie américaine et les rebondissements de la crise budgétaire grecque. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mai a perdu 54 cents à 79,07 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. Le baril de «brut léger texan» (WTI) pour la même échéance a reculé de 75 cents à 79,78 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Soutenus dans la matinée par un regain de l'euro face au dollar, les cours du brut sont passés donc sous la barre des 80 dollars après la publication des chiffres du PIB américain au quatrième trimestre. En effet, la croissance économique des Etats-Unis au quatrième trimestre a été revue en baisse, à 5,6% en rythme annuel, selon la troisième estimation officielle publiée vendredi dernier à Washington. «Les prix restent forts et stables. Le contrat new-yorkais (première échéance) s'est échangé au-dessus de 80 dollars au cours des 25 dernières séances, ses incursions sous les 80 dollars ayant été dues davantage à la montée des craintes sur la dette européenne qu'à une détérioration de l'équilibre offre-demande sur le marché pétrolier», ont commenté des analystes, cités par des agences de presse. Le prix actuel du pétrole brut, de 80 dollars le baril, est à un niveau «juste» pour le moment, a affirmé jeudi dernier le ministre qatari de l'Energie et de l'Industrie, Mohammed Ibn Saleh El Sada au cours d'une conférence à Paris. L'attention du marché devrait se déplacer la semaine prochaine vers Cancun, où se tiendra une conférence internationale consacrée à la volatilité des prix du pétrole et aux perspectives d'offre et de demande. Organisé par le Forum international de l'énergie (IEF), cet événement réunira 64 délégations ministérielles, des représentants de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et des principales multinationales pétrolières. Autre facteur influent, les stocks de brut : Selon l'Agence américaine de l'information sur l'énergie (AIE), les stocks de brut s'affichent en hausse de 7,24 millions de barils, mais les stocks d'essence ont parallèlement chuté de 2,71 millions de barils. Les réserves de produits distillés, qui incluent notamment le fioul domestique, s'inscrivent en recul de 2,42 millions de barils sur la semaine.