Des pourparlers entre le gouvernement thaïlandais et des représentants des manifestants qui réclament la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva ont débuté hier à Bangkok pour trouver une issue à la crise qui grippe la vie politique du pays depuis deux semaines. Le Premier ministre s'est rendu avec deux membres de son équipe sur le lieu des entretiens, selon des images retransmises par la télévision. «ça ne devrait pas durer trop longtemps car l'atmosphère est bonne. Tout le monde fait preuve de bonne volonté pour le bien du pays», s'est félicité Weng Tojirakarn, l'un des trois émissaires des manifestants présents à la rencontre. Les «chemises rouges», favorables à l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, jugent Abhisit illégitime et refusent d'attendre les prochaines élections prévues en principe fin 2011. Mais ces tractations pourraient rapidement tourner court, les responsables des «chemises rouges» ne semblant pas enclins au compromis. «Nous avons un objectif : la dissolution du Parlement», a répété l'un des cadres des «rouges». Installés depuis le 14 mars dans le centre-ville de Bangkok, les «chemises rouges» exigent des élections anticipées et le départ du Premier ministre Abhisit accusé de servir les élites traditionnelles royalistes de Bangkok. Beaucoup espèrent aussi le retour de Thaksin, renversé en 2006 par un putsch légitimiste et qui vit en exil depuis deux ans pour échapper à la prison.