De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Cela fait plus de deux années que les mandataires et commerçants exerçant au niveau du marché des halles centrales de la ville d'Oran attendent d'être transférés vers les nouveaux locaux du marché de gros, en cours de réalisation au niveau de la commune d'El Kerma. S'il est un fait positif dans cette mesure de transfert du marché de gros, c'est plutôt le désengorgement de l'axe principal (Chakib Arslane) reliant le centre-ville aux quartiers ouest d'El Bahia. Ambiance anarchique et importantes perturbations de la circulation Au fil des années, les halles centrales qui répondaient aux besoins d'une population n'excédant pas 50 000 habitants, elles sont aujourd'hui confrontées à une tout autre situation, devenues encombrantes et procurent bien des désagréments sonores aux riverains. La circulation automobile y est problématique, donnant du fil à retordre aux agents de l'ordre public et surtout aux citoyens, soumis à rude épreuve. En effet, l'encombrement formé par les véhicules et autres véhicules de transport, tous types confondus, au niveau de cet axe, à cause de l'anarchie ambiante, a engendré des situations extrêmes. A telle enseigne que les pouvoirs publics demeurent incapables de gérer la situation qui y prévaut. Une mesure de suppression des chariots, charrettes à bras et autres moyens de transport de marchandises utilisés par des dizaines de sans-emploi, a failli tourner à l'émeute dans ce quartier des halles. C'est suite à tous ces contretemps qu'a été décidé le transfert du marché de gros de fruits et légumes vers la localité d'El Kerma, située au sud de la ville. Des tranches de vie et autant de petits commerces dans l'incertitude Mais les halles centrales recèlent aussi une autre facette cachée. Dans le brouhaha quotidien des camions à remorques, des véhicules vétustes de transport de marchandises, tous types confondus, des va-et-vient incessants de cette marée humaine bigarrée, procédant, tantôt au chargement, tantôt au déchargement de marchandises diverses, existent aussi des tranches de vie et des commerces qui subsistent grâce à l'activité de ces halles centrales. A coup sûr, le déplacement du marché de gros engendrera un chaos certain dans ce quartier, devenu au fil des années un site marchand de renommée. Beaucoup de mandataires et de commerçants ont investi dans l'achat de maisons de maître et de villas qu'ils ont transformées et adaptées au gré de leurs affaires. Tout autour, de petits commerçants ont également «monté» leurs affaires sur les traces de ces mandataires. Tels les vendeurs d'olives, de dattes, de produits d'alimentation générale qui ne sont pas inscrits dans le registre des locataires des halles centrales. Le devenir de ces derniers est, on ne peut plus, incertain. Beaucoup d'autres petites activités, comme les gargotes, les vendeurs ambulants de karantika et autres casse-croûte vont se retrouver à des années lumière du nouveau marché de gros. Que faire alors ? Un cahier des charges pour les mandataires Selon des responsables de la direction du commerce de la wilaya d'Oran, «le transfert des mandataires et autres commerçants recensés obéira à de nouvelles normes d'organisation», note-t-on. Les mandataires seront désormais astreints à un cahier des charges qui définira les obligations et les droits dans l'organisation du travail au sein de l'enceinte du nouveau marché. L'élaboration du cahier des charges vise, en fait, à apporter une certaine régulation de ce marché de gros de fruits et légumes, surtout pour ce qui est de l'application des barèmes et des prix, désormais fixés par le ministère du Commerce. Cela, surtout, pour juguler, un tant soit peu, le phénomène de la spéculation qui envenime le front social ces derniers temps. Les mandataires devront signer un cahier des charges énonçant les conditions générales d'organisation au sein du nouveau marché, croit-on savoir. Les mandataires qui rejoindront le nouveau site commercial d'El Kerma seront dans l'obligation d'observer de manière rigoureuse les dispositions contenues dans le cahier des charges sous peine d'être sanctionnés, nous dit-on. Reste à savoir si ces nouvelles mesures seront à même d'apporter un plus pour ce qui est des prix excessifs pratiqués au niveau des marché de la wilaya.