«Pourquoi sur une production annuelle de 600 000 tonnes de dattes, le volume des exportations n'a pu dépasser à ce jour les 10 à 12 000 tonnes», s'est demandé Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, à l'adresse des représentants de la filière phoenicole réunis hier en son siège. L'une des raisons de ce faible résultat, selon le président de l'Association des producteurs de dattes de la wilaya de Biskra, réside dans le financement insuffisant des campagnes. Un exportateur révélera également : «Il nous faut plus d'argent pour acheter des volumes plus importants afin de répondre à nos carnets de commande.» D'autres problèmes réels se posant sur le terrain et freinant les exportations ont été exposés lors de la réunion de travail. Après quoi, le ministre a annoncé aux producteurs et transformateurs que le problème de financement des campagnes ne va plus se poser dans la mesure où «le montant alloué dans le cadre du crédit Rfig lié à l'exportation sera plus important et le délai de remboursement passera de 12 à 18 mois, à la seule condition que le producteur ou le transformateur garantisse un niveau de production supérieur de 20% à celui de l'année précédente». Il faut savoir que cette réunion interprofessionnelle intervient après celle tenue au début du mois de février dernier, où il a été décidé, après la création d'un conseil national interprofessionnel de la datte et du palmier dattier, de constituer cinq groupes de travail chargés de se pencher sur le financement de l'activité phœnicole, la labellisation, la promotion des exportations, l'appui technique et la protection phytosanitaire et, enfin, l'organisation de la filière. Chaque groupe étant composé d'institutions liées à l'aspect pris en charge telles que la BADR pour le financement et Algex pour la promotion des exportations. Dans la réunion d'hier, ces groupes ont présenté leurs propositions au ministre. Notons enfin que le but recherché à travers l'installation des groupes de travail est de permettre à la filière de se développer au plus vite car elle occupe, selon le ministre, «une place stratégique dans l'économie nationale». Il faut rappeler que la phoeniciculture en Algérie fait face à de nombreuses difficultés, notamment les maladies, le problème du financement et un manque de dynamisme pour l'exportation. La valeur de la production de dattes en Algérie s'élève à 60 milliards de DA. Z. A.