Photo : S. Zoheir Par Fella Bouredji Les mouvements de grève qui ont marqué, ces derniers mois, les secteurs de la santé et de l'éducation nationale ont, semble-t-il, inspiré beaucoup de travailleurs de la fonction publique. Après la grève des conducteurs de train de la SNTF, qui n'a duré que 24 heures (journée du 29 mars), c'est au tour des travailleurs communaux de s'y mettre. Le conseil national du secteur des communes, affilié au SNAPAP, a lancé un appel à une grève de deux jours après avoir déposé un préavis. Cette grève devait débuter hier et se poursuivre aujourd'hui dans le but d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur un certain nombre de revendications liées aux conditions de travail et à l'augmentation des salaires. De même, le SNAPAP compte organiser une grève renouvelable de 3 jours à compter de la deuxième quinzaine d'avril 2010. Ces deux actions sont motivées par «la dégradation des conditions de travail» des employés communaux et l'érosion de leur pouvoir d'achat. C'est ce qui a été annoncé par ce syndicat dans un communiqué de presse. Cela dit, sur le terrain, la réalité est tout autre. Aucun signe de contestation et de protestation n'a été décelé durant la journée d'hier. Au siège de l'APC de Kouba, les va-et-vient étaient incessants et les citoyens de la commune ont pu retirer leurs documents administratifs de façon tout à fait normale. Tous les guichets étaient opérationnels et personne ne semblait s'inquiéter d'une quelconque agitation. A l'entrée de cette APC, un agent explique : «Nous ne sommes pas concernés par cette grève, ici nous n'avons pas de syndicat, donc il n'y a pas moyen de suivre le mouvement même si nous sommes convaincus de la légitimité des revendications émises». Constat similaire au niveau de l'APC d'Alger-centre, qui était, dans la matinée d'hier, prise d'assaut, et où le service de l'état civil a été assuré, comme à l'accoutumée. Interrogé, l'un des travailleurs, précisera : «Nous sommes affiliés à l'UGTA, donc, cette grève ne nous concerne pas !» Du côté de l'APC de Bab El Oued, hier matin, le calme y régnait et aucun service de l'état civil n'a été assuré. Mais cela n'était pas dû à la grève, explique l'un des élus rencontré sur les lieux. «Nous avons reçu une délégation pour installer un système informatique mais le service reprendra normalement cet après-midi, dès 13h», a-t-il affirmé, tout en soulignant que les travailleurs de l'APC de Bab El Oued ne sont pas affiliés au SNAPAP. Ainsi, Ali Yahia, le président du conseil national du secteur des communes affiliées au SNAPAP, joint hier au téléphone, a annoncé un taux de suivi global de 55 à 60% à l'échelle nationale. Le taux de suivi le plus important a été enregistré dans la ville de Béjaïa qui a été «paralysée» par cet arrêt de travail, selon la même source. Alger, quant à elle, s'est distinguée par un très faible taux de suivi, 10% selon le SNAPAP, une participation minime due à des intimidations, affirment les syndicalistes en question.