Les mouvements de grève qui ont marqué, ces derniers mois, les secteurs de la santé et de l'éducation nationale ont, semble-t-il, encouragé les travailleurs de la fonction publique. Après le débrayage de deux jours effectué le 30 mars dernier qui a enregistré une participation mitigée, le conseil national du secteur des communes, affilié au SNAPAP, a lancé un appel à une grève de trois jours les 26, 27 et 28 avril 2010 dans toutes les communes à l'échelle nationale. «Conformément à la décision du conseil national en date du 10 avril dernier et au vu du préavis de grève lancé au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et au ministère du Travail en date du 14 avril dernier, le CNSC appelle l'ensemble des travailleurs communaux à observer trois jours de grève pour exiger «la satisfaction de leurs revendications», est-il indiqué dans un communiqué de presse parvenu hier à notre rédaction. Cette initiative extrême de contestation est motivée, précise-t-on, par «la dégradation du pouvoir d'achat des travailleurs communaux et la précarité de l'emploi des vacataires et contractuels». Ainsi, «au vu de la loi 90/02 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l'exercice du droit de grève aucune réponse concrète n'a été donnée aux revendications des travailleurs communaux, qui ont été marginalisés et exclus de toutes les augmentations salariales de la fonction publique». Leurs revendications se résument en sept points. La défense des libertés syndicales et du droit de grève, la revalorisation du point indiciaire afin de garantir un salaire de base digne et en harmonie avec le coût de la vie, l'intégration des contractuels et vacataires en poste, la promulgation du projet de statut particulier des communaux avec la révision de la classification catégorielle, la promulgation du régime indemnitaire, le maintien de la retraite sans condition d'âge et, enfin, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11. Pour rappel, lors du dernier débrayage, un taux de suivi global de 55 à 60% à l'échelle nationale a été enregistré. Le taux de suivi le plus important a été noté dans la ville de Béjaïa qui a été «paralysée» par cet arrêt de travail, selon le bilan établi par le SNAPAP. Alger, quant à elle, s'est distinguée par un très faible taux de suivi, (10%), une participation minime due à des intimidations, ont affirmé les syndicalistes en question. F. B.