Le président de l'Union nationale des plasturgistes, M. Hassen Boukria, a remis sur la table, hier, au cours d'une conférence de presse, la question des sachets noirs. Celui-ci a dit sans ambages qu'une centaine de producteurs de sachets risquent de baisser rideau. Et pour cause, des parties, a-t-il dit en substance, veulent mettre à genoux ce secteur de production. Citant pour exemple «des agents de contrôle qui ont procédé d'une manière abusive à la saisie récemment de quantités de sachets et en ont même lacéré à l'aide de couteaux», il s'interroge avec insistance sur la véracité de la thèse selon laquelle les sachets noirs sont toxiques. Il a même révélé qu'un arrêté a été adressé aux wali afin d'interdire tous les sachets en couleur. Dans le même ordre d'idées, il se demande si les bouteilles faites en plastique et autres supports en contact direct avec les produits alimentaires, et, de surcroît, fabriqués avec le même produit que les sachets noirs (le polyéthylène) ne sont pas nocifs pour la santé du citoyen. Plus loin, il parle même d'une double utilité de ces sachets, car ils servent de sachets caisse et de sacs-poubelles, ensuite. Devant cet état de fait, l'orateur ne demande que «le respect de la législation en vigueur et particulièrement le protocole d'accord signé avec le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme en 2005 qui vise la normalisation de l'importation et de la production de sachets destinés au contact direct des produits alimentaires». Au même titre, le conférencier avoue que le danger des sachets noirs n'est nullement une question de santé publique mais que c'est une question d'environnement. Ainsi, il dira que les sachets qui salissent l'environnement pourraient être anéantis ou collectés en élaborant un schéma directeur de la collecte des déchets mais aussi par l'installation de filets autour des décharges publiques. S'agissant de la question des sachets en papier, M. Boukria ne cache pas du tout que la production de ce genre de sachets est hautement polluante. Preuve en est les rejets des installations qui produisent ces produits et même l'énergie nécessaire qui est trois fois plus importante que celle des sachets en plastique. Devant un tel constat, le conférencier a estimé que «les solutions existent et nous avons même adressé des lettres au ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme afin qu'il y soit remédié.» Pour le président, trois axes doivent être concrétisés. Primo, la sensibilisation des citoyens quant à l'importance de la récupération et du recyclage de ces sachets ; secundo, M. Boukria évoque le développement de l'industrie de recyclage des sachets qui doit être, à ses yeux, appuyée et, enfin, le développement de la fabrication des sachets biodégradables et oxo-dégradables. Une industrie qui a porté ses fruits ailleurs. Explication : «Le polyéthylène, parce qu'il est issu de ressources fossiles, ne peut être biodégradable et seules les matières à base de ressources végétales le sont. En le mélangeant avec un additif adéquat, il le devient.» Selon M. Boukria, l'introduction de ce procédé en Algérie est une question de temps. Cependant, il a précisé que, même si on introduit ces sachets biodégradables, si la collecte fait défaut, le problème de l'environnement persistera. Pour indication, l'Algérie consomme annuellement 6 milliards de sachets à raison de 180 sachets par personne. S. B.