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Une nouvelle ère géologique pour la Terre ?
La théorie est soutenue par une partie de la communauté scientifique
Publié dans La Tribune le 07 - 04 - 2010


Synthèse de Hassan Gherab
Pour une partie de la communauté scientifique, au vu des changements provoqués par les activités de l'Homme, la Terre serait désormais entrée dans une nouvelle ère géologique. Cette théorie a été avancée par un groupe de scientifiques, comprenant notamment Paul Crutzen, prix Nobel de chimie.
Avec la pollution, l'augmentation considérable de la population, l'urbanisation, la déforestation, la surexploitation des sols et des mers, l'utilisation d'une grande partie des énergies fossiles, l'Homme a métamorphosé la Terre d'une façon telle que le changement sera ressenti pendant plusieurs millions d'années. Appelée «anthropocène», du grec ancien anthropos qui signifie «être humain», cette nouvelle ère serait la première à avoir été façonnée par une espèce vivante. Les chercheurs réunissent en ce moment des preuves, afin que le nom de cette époque soit officialisé et que l'holocène lui laisse la place. Les chercheurs prendront en compte tous les changements de la planète dus à l'activité humaine, ses conséquences sur la biodiversité et, bien sûr, les impacts de la pollution et de l'extraction des minéraux. Ils espèrent présenter leurs recherches d'ici trois ans à l'Union internationale des sciences géologiques, qui décidera si, oui ou non, nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique.
Et les scientifiques ne manqueront certainement pas d'exemples pour apporter la preuve que l'Homme a non seulement changé le visage de la Terre mais également les cycles naturels et les écosystèmes qui y existent. Les dégâts et les bouleversements des équilibres naturels et écologiques provoqués par les activités humaines entraîneront, d'après ces scientifiques, la sixième extinction de masse de l'histoire de la Terre. Celle-ci provoquera la disparition de milliers d'espèces végétales et animales. De nombreuses espèces ont d'ailleurs déjà été rayées de la surface de notre planète depuis le début de l'ère industrielle, qui a commencé au XIXe siècle, notamment le tigre de Bali, le crapaud doré, le grand pingouin ou le dauphin de Chine dernièrement. D'autres espèces sont en voie d'extinction et des écosystèmes sont encore menacés. Il en est ainsi des cours d'eau dans le monde. D'après une étude menée par des chercheurs français, belges et hollandais, plusieurs espèces de poissons d'eau douce introduites par l'homme dans de nouveaux milieux ces 150 dernières années sont aujourd'hui plus grandes de 2 centimètres en moyenne que celles naturellement présentes dans les cours d'eau. Cette introduction a eu un impact fort sur la taille des communautés de poissons et représente un important risque de modification des écosystèmes aquatiques.
Des extinctions et des menaces
Des chercheurs du CNRS, de l'université de Toulouse, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) ainsi que des universités d'Anvers en Belgique et d'Utrecht, aux Pays-Bas, ont croisé des données sur les poissons présents dans 1 050 cours d'eau du monde. Au cours des 150 dernières années, plusieurs centaines d'espèces ont été introduites aux quatre coins du globe, de manière fortuite, à des fins alimentaires ou même récréatives. L'introduction de ces poissons exotiques dans les cours d'eau aurait, d'après les chercheurs, entraîné une augmentation de la taille moyenne des communautés de poissons d'environ deux centimètres. «Cette modification affecte avec modération, mais significativement la règle empirique de Bergmann. Cette règle générale, qui s'applique à la majorité des êtres vivants, exprime le fait que plus un organisme vit éloigné de l'équateur, plus sa masse corporelle est importante», explique l'IRD dans un communiqué.
L'introduction d'espèces exotiques dans les cours d'eau peut également affecter le fonctionnement des écosystèmes. Certains de ces grands poissons sont, en effet, des prédateurs tels que la truite, le black bass ou le silure, tandis que d'autres se nourrissent de détritus ou de végétaux. Or, ces caractéristiques écologiques pourraient entraîner une modification de la chaîne alimentaire comme du recyclage de la matière organique. «Les modifications de la taille moyenne des communautés observées dans les cours d'eau à l'échelle du globe pourraient donc aller de pair avec des modifications du fonctionnement des écosystèmes aquatiques», alertent les
chercheurs.
Et le désastre continue. La mer d'Aral est en train de se dessécher sans qu'aucun des pays riverains ni le reste du monde s'en inquiète outre mesure. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en visite officielle, dimanche dernier, en Ouzbékistan, a estimé que
l'assèchement de la mer d'Aral était «l'un des pires désastres environnementaux» de la planète.
Jadis, la mer d'Aral était le quatrième plus grand lac/mer intérieure au monde. Mais sa superficie a été réduite de 90% après le détournement des fleuves qui l'alimentaient pour les besoins de la production de coton dans cette zone aride à l'époque du communisme russe. Le rétrécissement de la mer a réduit quasiment à néant l'industrie de la pêche dans la région, autrefois très productive. «C'est clairement l'un des pires désastres environnementaux au monde. Je suis choqué», a déclaré Ban Ki-Moon devant une mer… de sable. «De l'embarcadère, je ne pouvais voir qu'un cimetière de bateaux», a ajouté Ban Ki-Moon aux journalistes à son arrivée à Nukus, capitale de la région autonome de Karakalpak. «Je demande à tous les responsables politiques [de la région] de s'asseoir à la même table et d'essayer de trouver des solutions», a exhorté le secrétaire général de l'ONU, dans cette région d'Asie où l'approvisionnement en eau est une source de tensions entre les pays riverains.
Le poids pesant de l'Homme
Mais qui entendra les appels de Ban Ki-moon ? Les politiciens et les industriels -en soulignant que les deuxièmes influent souvent sur les décisions et les politiques des premiers- ne voient pas plus loin que leurs intérêts économiques et financiers. Le scandale de Copenhague qui n'a abouti qu'à un accord a minima, est là pour nous le confirmer. Les engagements pris par 15 pays de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'horizon 2020 sont, d'après l'ONU, insuffisants pour limiter le réchauffement climatique à
2°C comme le préconisent les experts du climat.
Dans l'accord signé in extremis à Copenhague en décembre dernier, le seul objectif que les États signataires se sont engagés à respecter est de limiter à 2°C le réchauffement global de la planète. Depuis, un grand nombre d'États ont pris des engagements : une quarantaine de pays industrialisés, dont les États-Unis et les 27 membres de l'Union européenne, et une trentaine de pays en développement, représentant plus de 80% des émissions mondiales. Mais ces objectifs sont encore trop timides, alerte l'ONU. «S'il est clair que les engagements sur la table sont un pas important vers la limitation de l'augmentation des émissions, ils ne suffiront pas en eux-mêmes pour limiter le réchauffement en deçà de 2°C», a en effet déploré Yvo de Boer, secrétaire général de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (UNFCCC). Cela à supposer que les pays respecteront leurs engagements de réduction des GES, ce qui est moins sûr, et les retournements, louvoiements et reniements quand les intérêts économiques entrent en jeu sont là pour nous le rappeler. Outre les engagements de réduction ou de limitation des émissions de gaz à effet de serre, l'accord de Copenhague prévoit la création d'un fonds de 10 milliards de dollars par an pour la période 2010-2012 afin d'aider les pays les plus pauvres à lutter et à s'adapter aux effets du changement climatique. Ce fonds augmentera ensuite progressivement pour atteindre 100 milliards de dollars en 2020. Ce sont, au total, 111 pays qui ont affirmé «soutenir» cet accord tandis qu'ils sont 80 à ne pas s'être encore prononcés. Selon Yvo de Boer, l'accord de Copenhague pourrait servir de document de base aux négociations préalables à la prochaine conférence internationale sur le climat qui se tiendra en fin d'année à Cancun, au Mexique. Toutefois, nombreux sont ceux qui doutent de l'issue de ce sommet quand les négociations semblent toujours dans l'impasse trois mois après l'échec de Copenhague.
Stockholm, Nairobi, Rio de Janeiro, Johannesburg, Kyoto, Copenhague… d'un sommet à l'autre, d'une conférence à l'autre, d'un échec à l'autre, on en a fait voir de toutes les couleurs à la Terre. On l'a même menée au bord de la disparition pure et simple avec un surarmement nucléaire comme on n'en a jamais vu. Et on continue à la surexploiter et à l'appauvrir… jusqu'à la faire entrer dans une nouvelle ère géologique ? Peut-être, mais ce ne serait certainement pas la plus florissante ni la plus belle.


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