Les sélections algériennes handisports, toutes disciplines confondues, ne ratent aucune occasion de s'illustrer de fort belle manière. Au moment où le mouvement sportif national cumule les contre-performances sur tous les fronts, les handicapés alignent les succès dans les prestigieuses compétitions internationales malgré le peu de moyens dont ils disposent. Au dernier Championnat du monde de judo qui s'est déroulé en Turquie (Antalya), les huit athlètes, qui y ont représenté l'Algérie, ont récolté 5 médailles : une en argent et quatre en bronze. Une éclatante démonstration d'efficacité. Les champions paralympiques Sid Ali Lamri, Mouloud Noura, Zoubida Bouazoug et le nouveau capé, Hamza Harkat, ont tenu la dragée haute à des concurrents de gros calibre. «Ces résultats sont satisfaisants pour quelques athlètes et un peu moins pour les autres. Notre objectif principal reste les jeux Paralympiques de Londres en 2012, pour lesquels on veut qualifier un maximum de judokas», synthétise le président de la FAH, Sid Ahmed El Asri. Précédemment, l'équipe nationale de goal-ball a décroché le titre de champion d'Afrique, disposant en finale de son homologue égyptienne sur le score, net et sans bavure, de 13 à 7. En prévision du 4e meeting international d'athlétisme qui se tiendra à Dubai, huit athlètes algériens se sont, d'ores et déjà, inscrits sur les starting-blocks avec la ferme intention de rééditer les exploits réalisés dans les précédents rendez-vous. Il faut souligner à ce sujet que cette discipline de l'athlétisme est celle qui recèle le plus de talents. Lors des derniers jeux Paralympiques de Pékin, les «handisportifs» algériens avait récolté 15 médailles (quatre en or, trois en argent et huit en bronze) pour occuper au final la 30e place sur 147 pays participants. L'athlétisme a raflé, à lui seul, 8 insignes sur les 15 engrangés. L'édition précédente, qui s'était déroulée à Athènes (Grèce), avait été également féconde avec une moisson de 13 médailles (6 en or, 2 en argent et 5 en bronze) avec à la clé un classement à la 25e position parmi les 135 nations représentées. Depuis Barcelone (Espagne 1992) en passant par Atlanta (Etats-Unis 1996) et Sidney (Australie 2000), les sportifs handicapés algériens ont réalisé des prouesses que leurs compatriotes «valides» sont loin d'égaler. On se souvient tous du majestueux Mohamed Allek qui s'est adjugé trois couronnes dans la capitale australienne en pulvérisant deux records mondiaux (100 et 400 mètres). De 1992, date de leur première participation à ces joutes olympiques, à ce jour, les athlètes algériens ont arraché au total pas moins de 38 médailles (15 en or, 7 en argent et 16 en bronze) en bousculant fortement la hiérarchie mondiale. Ces résultats tranchent, par leur qualité et leur régularité, avec ceux des autres sportifs qui peinent à se faire une place dans le gotha mondial en dépit des moyens colossaux qui leur sont consacrés. Les handicapés, avec infiniment moins de moyens et d'attention, réussissent à chaque fois à nous honorer en hissant très haut les couleurs nationales. Leur constante ascension constitue indéniablement une leçon d'humilité et de courage qui devrait inspirer tous les Algériens. Il va sans dire que toute cette volonté infinie doit être justement récompensée à travers l'attribution de primes d'encouragement conséquentes et la mise en place de conditions de préparation en adéquation avec le niveau de compétitivité atteint. Ces athlètes téméraires, qui ont su surmonter tant difficultés, constituent incontestablement la fierté du mouvement sportif national. L'enseignement qu'ils ne cessent de prodiguer à tous est celui de la persévérance et du fair-play. K. A.