La scène économique nationale est bien animée ces derniers jours. Une animation qui touche de nombreux secteurs qui s'apprêtent à connaître des mutations importantes. L'agriculture, l'industrie, les travaux publics et le tourisme se préparent à des degrés différents à de grands changements. Des changements accueillis différemment par les acteurs de ces secteurs. Mais ce qui marque surtout cette animation économique ce sont ces défilés de délégations étrangères et ces salons qui se suivent et se ressemblent, surtout côté résultats. La bureautique, l'informatique, le bâtiment, l'équipement médical et l'agroalimentaire sont parmi les manifestations économiques qu'abrite le pays et particulièrement Alger ces derniers jours. Dès qu'on sort d'un salon, on se retrouve déjà dans un autre et, parfois, deux à trois rencontres de ce genre sont organisées simultanément. La tendance des salons spécialisés s'est généralisée ces dernières années. Mais qu'en est-il des résultats et des contacts d'affaires entre les investisseurs algériens et leurs homologues étrangers. Les organisateurs et les participants à ces expositions dépensent des sommes faramineuses mais rendent rarement publics les résultats enregistrés. Avant l'ouverture de ces rencontres, devenues traditionnelles, les bruits ne cessent de retentir. La mise en relation d'affaires, la promotion du «made in Algeria» et des exportations hors hydrocarbures, le transfert des technologies sont autant d'arguments avancés. Mais une fois l'événement clos, on ferme le dossier et on passe à un autre salon pour se remplir les caisses, du moins pour les boîtes organisatrices qui sortent gagnantes pécuniairement «de ces affaires». Mais, pour l'économie nationale, le bilan reste des plus muets. Point de technologie transférée, point d'accords conclus. Il faut bien le reconnaître. Preuve en est, les projets lancés en partenariat entre Algériens et étrangers sont peu nombreux. La partie algérienne se retrouve souvent à faire de la représentation pour vendre des produits importés. D'ailleurs, les participants étrangers aux différentes foires le soulignent clairement : «Nous sommes là à la recherche de représentants pour nos marques.» Même les délégations qui accompagnent les ministres et autres officiels étrangers en Algérie ne viennent, dans la majorité des cas, que dans cet objectif, c'est-à-dire commercialiser. Qu'en sera-t-il à ce sujet des bilans des visites qui se suivent actuellement en Algérie ? Le salon VIP de l'aéroport d'Alger ne désemplit pas. Rien que cette semaine, les Vietnamiens ont emboîté le pas aux Syriens avec lesquels l'Algérie a signé 25 accords dans 19 secteurs… S. I.