Le dossier de la réorganisation des capitaux marchands de l'Etat sera à l'ordre du jour du Conseil de gouvernement qui devrait se réunir demain sous la présidence du chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem. Grâce à ce projet, le secteur économique public connaîtra de nouvelles mutations. Ainsi, et à la faveur de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie industrielle conçue par M. Abdelhamid Temmar et qui a été enrichie par la tenue des assises nationales au début de l'année, de nouveaux changements s'opéreront dans les jours à venir sur les sociétés de gestion des participations de l'Etat. Ces dernières, en effet, s'apprêtent à être soumises à un nouveau plan d'organisation qui changera et leur nombre et leurs prérogatives. Cette nouvelle configuration, mise au point par le département de Hamid Temmar, et visant à réduire le nombre des SGP, constitue la première étape de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie industrielle. Les informations ayant filtré de ce ministère ont fait savoir que les 15 SGP existantes actuellement seront regroupées en trois groupements qui regrouperont les sociétés de développement économique, les sociétés de promotion et de développement ainsi que les sociétés des participations de l'Etat. Au sein de ces groupements, les entreprises économiques restant toujours sous la tutelle de l'Etat seront regroupées en fonction des secteurs d'activité dans lesquels elles évoluent. Ainsi, après les fameux holdings, puis les sociétés de gestion des participations, la tutelle des capitaux marchands de l'Etat vient de subir sa troisième transformation en l'espace d'une décennie. Ainsi donc, avec cette nouvelle organisation, les trois ensembles de SGP auront, à coup sûr, un nouvel organigramme tout comme leurs missions et leurs prérogatives qui seront appelées à être redéfinies aussitôt leur installation adoptée par le gouvernement. Il est ainsi prévu de remplacer les directoires par des DG uniques. Avec cette nouvelle démarche, le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements vient de donner le coup d'envoi à la nouvelle stratégie industrielle qu'il a prônée il y a quelques mois. Cette dernière, faut-il le mentionner, vise à donner un nouveau souffle au secteur productif public, notamment dans l'industrie lourde, dont l'Etat ne peut se passer au moment où des échéances capitales attendent l'Algérie sur la scène internationale. Dans ce sillage, l'on se rappelle le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements qui a déclaré ouvertement que le secteur industriel privé n'a pas encore atteint le degré de performance qui lui doit permettre de servir d'alternative au secteur public au moment où l'économie nationale est condamnée à se consolider pour parvenir à faire face à la concurrence non moins agressive du produit étranger à l'ombre de l'ouverture sur l'économie mondiale. En tout cas, à l'ombre de la nouvelle réorganisation des SGP et au plan de l'organisation des entreprises économiques que le secteur public compte garder sous sa tutelle, le nouvel organigramme prévoit la création de dix grands groupes industriels. Les GGI en question regrouperont ainsi les grandes sociétés publiques dont la solvabilité n'est pas encore perdue, selon leurs branches d'activité et leurs secteurs d'intervention. Une fois créés, ces groupes auront un certain nombre de prérogatives et un pouvoir de décision, a-t-on encore fait savoir.