De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Au moment où l'on croyait s'acheminer vers un dénouement de la crise qui secoue le complexe sidérurgique, malgré la menace d'une grève annoncée pour le 1er mai, suite à l'appel au dialogue et à la concertation lancé par M. Vincent Le Gouic, directeur général dudit complexe, la situation s'est encore dégradée il y a 2 jours, augurant une nouvelle confrontation. En effet, dans un communiqué adressé à notre rédaction régionale hier, le syndicat de l'entreprise ArcelorMittal de Annaba a décidé de boycotter la direction des ressources humaines de l'usine représentée par son premier responsable M. Daniel Atlan jusqu'à ce que celui-ci présente «des excuses officielles et écrites» pour son comportement jugé inacceptable vis-à-vis de l'instance syndicale UGTA et de ses représentants. Selon le communiqué, il est reproché à celui-ci son comportement irresponsable et des dépassements visant le syndicat allant jusqu'à insulter ouvertement son secrétaire général et ses membres pour s'être opposés à son plan visant une compression des effectifs déguisée sous forme de départs volontaires et concernant près de 1 200 travailleurs. Le revirement de ce responsable après l'accord de principe sur le renouvellement de la cokerie et son refus catégorique de lancer le plan d'investissement global 2010/2014 ont été à l'origine de cette levée de boucliers du syndicat et de l'ensemble des travailleurs, dont l'issue est incertaine au vue de la situation très tendue caractérisant les relations entre les 2 parties. Le syndicat, qui exige que toutes les sanctions prises à l'encontre des syndicalistes soient levées et des excuses écrites de la part du directeur des ressources humaines, n'est pas près de lâcher prise et compte aller jusqu'à interdire l'accès à ce responsable à l'usine si la situation n'évolue pas dans le sens attendu. Le syndicat, ne comprenant pas cette manière de faire alors que la direction générale appelle au dialogue et à la concertation, dénonce ce comportement qui veut désunir les travailleurs et les démobiliser. Il tient réunion sur réunion pour arrêter une stratégie à même de venir à bout de cette situation. «Jamais nous n'accepterons ces départs volontaires parce que, pour nous, c'est une compression déguisée ; il faut que les droits des travailleurs soient préservés et nous avons été élus pour justement veiller à ce que ces droits soient respectés», a déclaré M. Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal. «Ce manque de respect, ces insultes à l'UGTA, représentée par son secrétaire général et son bureau, sont inadmissibles ; il nous faut des excuses officielles et écrites, autrement nous boycotterons ce directeur et nous ne travaillerons jamais avec lui», a-t-il poursuivi.