Photo : Riad Par Abderrahmane Semmar Les infrastructures sportives des clubs algériens sont dans un état lamentable. Cette situation, qui dure depuis des années, empêche chaque jour davantage le progrès du sport en général et du football en particulier. Ainsi, en dépit des milliards injectés dans les caisses des clubs par des sponsors et des collectivités locales, les clubs de «l'élite» n'ont jamais pensé à moderniser leurs stades. Pis, les establishments de ces clubs se retrouvent souvent accusés de dilapidation, de détournement et de corruption. Dans ce contexte, marqué par des malversations, le football algérien ne fait que continuer sa descente aux enfers. Toutefois, cette situation ne peut plus durer. Et pour cause, l'instauration, dès l'année prochaine, du professionnalisme, une exigence formulée par la FIFA sous peine d'une exclusion de toutes les compétitions continentales, oblige nos clubs à s'adapter à un nouveau cahier des charges. Celui-ci se montre intransigeant sur la nécessité de disposer d'une infrastructure en bonne et due forme et conforme aux standards internationaux. Or, on imagine vraiment mal comment nos clubs pourront satisfaire cette exigence. Ce scepticisme est d'autant plus légitime qu'aucun des clubs algériens ne possède son propre stade. Comment donc vont-ils faire pour disposer durant toute l'année d'un terrain où ils peuvent jouer leurs matches officiels ? Il s'agit-là d'une condition qui risque d'exclure de nombreuses formations surtout si l'on sait que l'instance internationale insiste, d'un autre côté, sur le fait que ces clubs doivent également posséder, chacun en ce qui le concerne, un centre de formation.Dès lors, de l'avis des observateurs les plus avertis de notre football, le défi d'aujourd'hui consiste à trouver un moyen de faire signer des conventions entre les propriétaires des stades, les communes et les clubs dans le cadre d'une concession. Mais cette dernière risque de revenir très cher aux clubs. C'est pourquoi l'appui des pouvoirs publics est nécessaire afin que des avantages d'ordre financier soient accordés aux clubs. Cela devra obligatoirement se faire dans le cadre d'une loi de finances. Il reviendra ensuite aux clubs acquéreurs de rentabiliser le site, quitte à faire payer n'importe quel utilisateur du stade, une éventualité qui risque de faire du bruit.Mais, là encore, les clubs devront faire preuve d'une gestion transparente et de qualité pour être à la hauteur de ces tâches. Ce qui est, malheureusement, loin d'être acquis, au regard de l'amateurisme qui sévit au sein de nos clubs. Sur un autre registre, il faut souligner que la chance de disposer d'un complexe sportif capable de réunir toutes les conditions nécessaires reste un vœu pieux en Algérie. Il faut savoir à ce propos que, dans la wilaya d'Alger, dix daïras sur les treize que compte la capitale sont privées d'un complexe sportif. Seules trois d'entre elles abritent aujourd'hui un grand complexe sportif répondant aux normes internationales. Ces trois daïras, Rouiba, Dar El Beïda et Bab El Oued, ont su comment tirer leur épingle du jeu. En matière de revenus, ces daïras profitent pleinement de cette donnée et peuvent assurer un encadrement plus créatif pour les jeunes issus des quartiers situés dans le territoire de leurs communes. C'est dire si notre pays manque cruellement d'infrastructures sportives. Si Alger abrite aujourd'hui quelque 84 stades pour plus de 262 clubs sportifs et plus de 40 000 licenciés, d'autres régions du pays, notamment les wilayas intérieures, possèdent à peine 10 stades. Quelquefois, beaucoup moins que cela. Ce qu'il faut retenir également, c'est que la plupart de ces stades datent de l'époque coloniale. A Alger, par exemple, plus de 70 infrastructures sont aujourd'hui vétustes et nécessitent d'énormes travaux de rénovation. Ceuc-ci concernent notamment la construction de nouvelles tribunes qui pourront contenir plus de places. Pour pallier cette cruelle carence, le gouvernement souhaite construire sept grands stades de football. Déjà, un premier grand stade est en chantier. Il s'agit d'un stade omnisports de 60 000 places à Baraki, dans la wilaya d'Alger. Pour la réalisation de ce projet, la direction de la jeunesse et des sports de la capitale a sélectionné le groupe de Construction Engineering Group (CRCEG). Le montant du contrat est évalué à plus de 100 millions d'euros. Selon les termes de ce contrat, le groupe dispose d'un délai de 29 mois pour effectuer sa livraison. Selon toute vraisemblance, le nouveau stade omnisports de Baraki sera le deuxième grand stade de la capitale avec celui du 5 Juillet. De plus, cette infrastructure sera aux normes internationales et permettra aux nombreux clubs de football d'Alger comme le NA Hussein Dey, le CRB, l'USMA, le MCA, le RCK, l'OMR et l'USMH d'en disposer pour les rencontres nationales et internationales. Soulignons enfin que le gouvernement compte également construire de nouveaux stades omnisports à Oran, Tizi Ouzou et Sétif. A Oran, un stade de 50 000 places est en construction. Et les projets de Tizi Ouzou (50 000 places), Constantine (50 000 places) et Mostaganem (35 000 places) devraient être lancés au cours de cette année. Il est inutile de dire que ces nouveaux stades apporteront un souffle nouveau au football national. Ils pourront, à coup sûr, résoudre ce délicat problème de la précarité de l'infrastructure actuelle. Prions donc pour que ces projets ne demeurent pas de simples maquettes en exposition…