«Un mètre carré de terrain, c'est quelque chose d'inestimable», déclarait à Oran en 1985 un homme proche du football à Chadli Bendjedid, alors président de la République. Vingt-cinq années plus tard, même si c'est présenté d'une autre manière, celle qui consiste à se souvenir que le football national ne peut évoluer que si la discipline dispose de moyens en adéquation avec les exigences officielles, d'une part et de son évolution à pas de géant en dehors des frontières, d'autre part. Sans faire preuve d'un appétit démesuré, les dirigeants du football de l'époque soulignaient déjà qu'«une centaine de nouveaux complexes sportifs, destinés aux multiples talents naissants et souvent en déshérence, ne seraient qu'une goutte d'eau dans un océan, l'océan des besoins» (sic).En un quart de siècle, il serait quelque peu difficile de savoir à combien se dénombrait la population quoique, en tout état de cause, elle ait sans doute augmenté aujourd'hui au moins du quart, avec ce que cela laisse supposer comme émergence de nouvelles communes, d'extension de grandes villes et, par voie de conséquence, de naissance de nouveaux faubourgs et quartiers et, donc, d'autant, aussi viables qu'éphémères auraient pu l'être d'autres, d'associations sportives, notamment de football en partant du seul principe que nos compatriotes s'intéressent très peu au reste des disciplines compte tenu de leurs spécificités et exigences. Avril 2010 ! Quelles sont les nouvelles ? L'Algérien, notamment celui se sent des accointances avec le sport et particulièrement le football, sait dorénavant que la Fédération algérienne de football a décidé de mettre au diapason le premier sport national et, ce faisant, de créer les conditions appropriées pour gratifier le ou les publics du hobby qui les étreint au plus profond de leur âme. Dans les meilleures… conditions.Mais, ces meilleures conditions ne sont pas sans… conditions. D'abord, il y a le risque de disparition, du moins des divisions réputées d'élite, d'un club donné, pour peu que celui-ci ne dispose pas d'une infrastructure idoine, en amont et en aval, pour l'accueil d'une rencontre sportive. Par ailleurs, il ne sera autorisé à évoluer que dans la wilaya de laquelle il relève.Bien sûr, les associations ne sont pas mises devant le fait accompli et ont jusqu'au démarrage de la saison 2011/2012, c'est-à-dire pratiquement demain par les temps qui courent, pour préparer la mue ou signer leur acte de décès. Ce serait, à notre sens, une bonne chose que la disparition, même si leur création remonte à des temps immémoriaux, d'associations météores qui viennent «révolutionner» l'ordre établi et ensuite tomber dans l'anonymat. Dans l'est du pays, le cas de l'US Chaouïa, et son titre de champion d'Algérie et représentant africain de l'Algérie, et celui de la JS Bordj Menaïel, dans la wilaya de Boumerdès, à titre d'exemple, sont les plus illustratifs. Soulignons par ailleurs que, en 1986 déjà, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait anticipé sur les difficultés qui pouvaient surgir dans de tels cas de figure en qualifiant d'«erreur la dotation à tout venant de statut d'association de performance [ASP] [donc le concept par excellence de ses propres départements] à toute équipe qui accède en… nationale».Vraisemblablement, cette orientation n'a pas été suivie et ce n'est donc qu'à sa réactualisation qu'ont pensé les pontes de la FAF, qui placent, avec entrée en vigueur dans les deux années à venir, la barre un peu haut… déniant à toute association sportive de division deux d'accéder au palier supérieur si elle ne dispose pas d'infrastructures répondant aux normes nouvellement décidées.Dans l'immédiat, la question ne risque pas de poser un grand problème compte tenu du fait que la compétition ne fait que connaître un carrousel constitué des mêmes formations accédant et rétrogradant comme dans un ballet quasi parfait. Du coup, il se trouve que celles-ci (les formations) disposent des infrastructures adéquates ou sont proches d'une wilaya qui, évidemment, n'en manque pas.Il n'en demeurera pas moins qu'en dehors du terrain de jeu et de son revêtement, les infrastructures doivent également disposer d'annexes à même de réunir toutes les commodités de nature à permettre le bon déroulement d'une rencontre et son suivi, autant sur place pour le public présent que via sa transmission médiatique, écrite, parlée ou imagée pour le reste. En théorie, tout cela est beau comme l'antique. Dans la pratique, les responsables du football national ne semblent pas avoir pris en considération les pesanteurs administratives mais pas plus que leurs propres erreurs d'appréciation de la réalité et, en face, les résistances habituelles volontaires ou involontaires des acteurs directement concernés que sont les dirigeants de clubs.Bien des réformes ont été engagées dans le secteur depuis 1976. Malaxées et re-malaxées à satiété par les équipes successives, aussi bien au sein du MJS que par les instances du football, elles n'ont conduit le premier sport national qu'à la seule destination où il se trouve actuellement. C'est-à-dire nulle part. A. L.