Le marché de l'impression numérique grand format en Algérie connaît ces dernières années un boom sans précédent, dicté par le développement économique national et la rude concurrence que se livrent les entreprises nationales et étrangères pour accaparer chacune des parts du marché national et pourquoi pas aller vers l'international. En effet, de plus en plus de boîtes de communication se spécialisent dans le créneau de l'impression numérique grand format et, du coup, les importateurs de ces machines se sont mis de la partie pour satisfaire les commandes de leur clientèle. Beaucoup d'opérateurs dans ce domaine d'activité sont des jeunes auxquels l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) a apporté son aide. Ce sont, la plupart du temps, des nouveaux diplômés dans le domaine des arts graphiques, du design ou de l'infographie qui sont attirés par cette activité de l'impression. De l'avis des spécialistes évoluant dans ce domaine rencontrés au Salon international de l'informatique, de la bureautique et de la communication (SICOM 2010), ce créneau d'activité qui a explosé il y a maintenant près de 5 années est en pleine expansion et est appelé à se développer davantage à l'avenir. Les vendeurs de machines n'ont pas manqué de relever «l'aide précieuse de l'ANSEJ» aux jeunes qui ont monté des microentreprises dans le domaine de l'impression numérique. Grâce à ce soutien, ces jeunes ont pu décrocher des crédits et acheter du matériel. Aujourd'hui, l'Algérie compte des opérateurs exerçant dans ce domaine à travers presque toutes les wilayas. De plus en plus de jeunes dans ce créneau De plus en plus de jeunes et de moins jeunes s'installent dans ce créneau d'activité et, de l'avis de ces spécialistes, le marché est encore vierge, puisque de plus en plus d'entreprises économiques, PME, entre autres, sont créées et cherchent à s'imposer sur le marché national. L'impression numérique est devenue le moyen incontournable de faire la promotion de leurs différents produits. Plus d'une cinquantaine de boîtes sont présentes sur le marché, y compris à Ouargla et Ghardaïa. Une graphiste rencontrée au SICOM 2010, cadre dans une entreprise d'importation de matériel d'impression numérique grand format, nous explique que le marché connaît actuellement une rude concurrence pour faire introduire les machines les plus sophistiquées qui pourraient aider les boîtes de communication et surtout les jeunes à faire exploser leur génie, en mettant en œuvre leurs idées de logos, d'affiches géantes, etc. Des simples machines d'impression aux traceurs écolos (machines en latex), protégeant l'environnement et la santé du concepteur, le choix est grand. Différentes marques de traceurs commercialisées en Algérie Les prix de ces traceurs, selon notre interlocutrice, oscillent entre 170 000 et 8 000 000 dinars, selon les marques, les formats et les possibilités de traçage, sur bâche, sur papier ou sur tout autre support. «Il y a 10 ans seulement, ce marché était vide et les boîtes de communication dans ce domaine se comptaient sur les doigts. Aujourd'hui, les affiches sont belles et bien présentes dans les rues algériennes, informant les citoyens de tel ou tel événement», souligne notre graphiste, qui n'a pas manqué de montrer sa satisfaction devant un tel environnement. Selon elle, de plus en plus d'entreprises recourent, dans leur stratégie de communication, à l'impression. D'ailleurs, cela peut s'entrevoir à travers l'habillage des véhicules de service de leurs logos, mais aussi des produits qu'ils fabriquent. Les importateurs vendent différents traceurs grand format ou imprimantes géantes pour une impression numérique destinée à l'affichage extérieur, avec les services après-vente. Les consommables peuvent être du papier, de la bâche, du papier film… Différentes marques japonaises, chinoises et coréennes sont commercialisées en Algérie. Il y a même une tendance à l'évolution vers du matériel de dernière génération, nous expliquent les spécialistes avec qui nous nous sommes entretenus. Selon eux, il y a de grandes firmes étrangères qui se font imprimer leur publicité par des boîtes d'impression 100% algériennes qui ont du matériel et même un savoir-faire qui n'a rien à envier à ce qui existe à l'étranger. Dans l'économie de marché, la communication par différents moyens devient incontournable, en ce sens qu'elle permet aux entreprises de mieux se vendre et, de ce fait, l'impression devient un moyen «stratégique» de réussite. Malgré un retard accusé dans ce domaine, par rapport à ce qui se fait de par le monde, un importateur nous fera savoir que d'ici deux ans l'Algérie sera à la pointe de cette technologie, d'autant que ce secteur génère des centaines d'emplois, si ce n'est plus. Il faut savoir que l'impression numérique, au-delà de sa portée économique, peut aussi être utilisée pour différentes manifestations et événements, à l'exemple des campagnes électorales. Le principe de l'impression numérique consiste à imprimer sur différents supports (papier, vinyle, bâche), des formes (images, photos, lettres, logos, etc.) à l'aide d'une imprimante à jet d'encre grand format pilotée par ordinateur. La taille de ces impressions peut varier du plus petit autocollant à la plus grande des affiches. B. A. Exemple de projet financé par l'ANSEJ Akli est l'un des jeunes que l'ANSEJ a assisté et aidé à mettre en place sa propre affaire dans le domaine de l'impression numérique. Il crée ainsi sa boîte de communication BF communication.A peine 4 mois depuis le dépôt de son dossier en septembre 2009, le voilà déjà bien installé avec un crédit débloqué en janvier 2009 qui lui a permis de tout mettre en place.Il nous dira que la procédure avec l'ANSEJ s'est très bien déroulée et qu'il est actuellement en phase de réalisation. «Mon souci premier n'est pas de gagner de l'argent, puisque je dispose d'une année avant de commencer à rembourser mon crédit, mais de me faire connaître d'abord et gagner la confiance de la clientèle», nous dira M. Akli. En somme, il veut d'abord «faire un nom pour sa société».Du haut de ses 26 ans, ce jeune homme, qui a fait une formation en marketing management et infographie, a déjà la tête pleine de projets qu'il voudrait concrétiser petit à petit. Notre interlocuteur nous dit que ça commence bien puisque l'ANSEJ lui envoie des clients, une façon de l'assister dans son projet.Ils sont nombreux à être aidés par l'ANSEJ comme Akli et tous pleins d'ambition de réussir dans leur propre pays, qu'ils veulent développer. B. A.