De notre envoyé spécial à Guelma Mohamed Rahmani Il y a près d'un quart de siècle (1986), les premiers jalons de l'université «8 Mai 1945» de Guelma étaient posés par la création de 2 instituts nationaux sur lesquels sont venus se greffer plus tard d'autres, constituant ainsi le premier noyau du centre universitaire de cette ville de l'est du pays. Du statut de petit centre universitaire comportant quelques départements dépendant de différents instituts, cette institution a accédé au rang d'université avec aujourd'hui 3 grandes facultés et 40 départements ; ces dernières seront au nombre de 7 à la prochaine rentrée universitaire conformément au décret modificatif organisant l'université. Répartie sur 3 pôles (le 4ème sera opérationnel en octobre prochain), cette université assure des formations dans différentes filières dont l'organisation pédagogique répond au système LMD (Licence-Master-Doctorat) introduit à partir de 2005. 15 300 étudiants y sont inscrits et sont encadrés par 556 enseignants, dont 132 docteurs (35 professeurs et 97 maîtres de conférence), 423 maîtres assistants et 1 seul assistant. «Nous avons mis à la disposition des étudiants et des enseignants tous les moyens pédagogiques, y compris un environnement favorable pour un enseignement de qualité à même de répondre aux besoins exprimés en matière de formation, nous déclare M. Mohamed Namemcha, recteur de l'université de Guelma. D'ailleurs à titre d'exemple, il est consacré chaque année entre 30 et 40 millions de dinars à l'acquisition des ouvrages pour renouveler et actualiser la documentation nécessaire à une formation de qualité. Un Salon du livre est actuellement organisé, il y a 39 exposants qui présentent 37 000 ouvrages dans différents domaines et filières, les enseignants et les étudiants y passent chaque jour et à partir des choix formulés par les enseignants, l'université achète ces ouvrages et les met à leur disposition dans les 7 bibliothèques ouvertes au sein de l'établissement.» A la question sur l'appréciation faite sur la qualité de l'enseignement dispensé et l'encadrement qui y concourt, le recteur nous répondra qu'il ne peut quantifier avec précision cette qualité. «Nous avons seulement des échos ici et là à partir de la réussite de tels ou tels ex-étudiants de notre université dans certains domaines ou concours mais cela n'est pas suffisant en l'absence d'une instance de suivi qui pourrait par retour de l'information nous fournir les éléments nécessaires à partir desquels on pourra apprécier objectivement les formations qu'on dispense et par là même se remettre en cause. L'idée de créer cette instance a été proposée lors de la visite du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, il y a quelques jours et elle a été acceptée. Cette instance existe déjà au niveau des autres universités étrangères et elle a donné des résultats ayant permis de revoir et de perfectionner les formations pour coller avec les besoins réels du marché de l'emploi qui est en constante évolution. Pour l'audit interne, je peux assurer que tous les moyens pédagogiques ont été investis pour arriver à un enseignement de qualité qui permettra à nos diplômés d'arracher leur place sur le marché de l'emploi.» La question de l'encadrement avec près de 23% de docteurs d'Etat dans différentes filières en plus des maîtres assistants, ce qui est appréciable au vu de ce qui existe dans d'autres universités, s'explique par le fait que, dans cette wilaya, une prime de zone de 80% du salaire de base est accordée ce qui avait drainé au départ un nombre appréciable d'enseignants venus d'autres centres universitaires. La possibilité d'avoir un logement était aussi l'un des facteurs qui avaient motivé cet exode mais aujourd'hui ce n'est plus le cas puisque ceux qui sont déjà sur place sont demandeurs et attendent depuis des années d'accéder à cet avantage qui, en réalité, n'en est plus un. «Il y a aujourd'hui 100 logements LSP dont 50 sont achevés, 140 autres dits de haut standing dont 70 sont en voie d'achèvement, poursuit le recteur. Ils seront attribués selon un classement sur la base de critères et de conditions qui seront fixés et donc réellement le logement n'est pas assez motivant pour attirer les enseignants des autres universités.» Pour l'année universitaire 2010/2011, l'université de Guelma compte recruter par voie de concours 123 enseignants de rang magistral ou des docteurs si ces derniers sont intéressés. Ce qui est motivant pour l'université de Guelma, c'est surtout la possibilité de bénéficier de bourses de formation et de stages à l'étranger en un temps relativement court, ce qui n'est pas le cas pour les autres universités où il faut attendre parfois plus de 3 ans pour espérer en bénéficier. Ce qui a eu pour effet d'attirer les enseignants qui espèrent ainsi se perfectionner et pousser encore plus loin leurs études afin d'accéder à des grades supérieurs.