Photo : S. Zoheir Par Youcef Salami Désormais, les contrats d'exportation gazière de long terme à venir seront réaménagés, légèrement différents des contrats en cours, ce sera des contrats de cinq ans et plus, c'est une décision annoncée mercredi dernier au cours d'une conférence de presse animée par le P-DG par intérim de Sonatrach, à la clôture de la 16ème conférence sur le GNL organisée du 19 au 21 avril derniers, à Oran. Abdelhafid Feghouli a expliqué que tout se négocie en matière de vente de gaz, la durée, le prix… L'Algérie dispose de contrats de long terme et dont certains arriveront, dans trois à quatre ans, à échéance. Celui avec la Turquie en est un. Il est attendu qu'il soit renouvelé en 2014, il en a d'ailleurs été question dans les discussions que le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a eues avec son homologue turc, lors de la visite que ce dernier a effectuée en Algérie début 2010. Le ministre de l'Energie et des Mines a souhaité à cette occasion que le volume gazier exporté vers ce pays soit revu à la hausse. Les contrats d'exportation de long terme font débat actuellement, dans un contexte de crise sur les marchés gaziers. Et la 16ème conférence sur le GNL en a discuté à foison. C'est une formule de vente de gaz ayant cours depuis plusieurs années, elle agréait et les pays producteurs et les pays consommateurs. Aujourd'hui, ces derniers veulent s'en détourner, sous prétexte que le marché spot (libre) leur offre la possibilité de s'approvisionner en gaz bon marché. Seulement, la baisse des prix du gaz pourrait être conjoncturelle, la situation devrait se retourner dans le moyen terme et, auquel cas, les pays consommateurs s'en trouveraient affectés. C'est pourquoi les pays fournisseurs estiment, et ils l'ont dit de manière claire lors de cette 16ème édition sur le GNL, que la sécurité de l'approvisionnement a un prix. Cependant, rien n'indique encore que ce type de contrat va disparaître ; de même, rien n'autorise à penser qu'ils seront maintenus sur le long terme. Le problème demeure entier. Ce qui est sûr, toutefois, c'est que les pays exportateurs de gaz (FPEG) ne se laisseront pas entraîner dans des situations dommageables pour leurs recettes. Ils veulent s'organiser et organiser la riposte. Et ils semblent engagés à le faire savoir, même si la tâche serait ardue : le FPEG, réuni le 19 avril dernier à Oran, a mis en place un groupe de travail qui va établir des propositions devant conduire à la concrétisation de la parité des prix du gaz, c'est un objectif que s'est donné ce forum. Mais quand pourrait-il le réaliser ? La question reste pendante, puisque le forum ne s'accorde pas d'échéance, qu'il n'y a pas de délai imparti à ce groupe de travail. Est-ce à dire que le FPEG n'y voit pas clair, que ses membres divergent sur certains aspects du problème ? C'est possible. Structure naissante, le FPEG ne semble pas avoir acquis suffisamment de cohésion en son sein. La dixième session d'Oran, ajournée qu'elle a été, n'a pris que quatre heures de discussions, «c'est peu», disent certains spécialistes. On est loin du rythme des débats et des concertations menés lors des conférences ministérielles de l'OPEP. L'Algérie a soumis à l'appréciation de cette session une proposition consistant à réduire la production gazière dans des proportions que le FPEG pourrait discuter. Elle n'a pas été retenue, le forum fonctionnant par consensus. Parce que les cours de gaz chutaient lourdement, en raison de la crise financière et de ses répercussions sur les marchés de l'énergie, des pays fournisseurs de gaz surproduisaient, inondant de la sorte les marchés, gonflant l'offre. Des pays qui, tout en négociant avec des pays consommateurs des contrats d'approvisionnement de long terme, vendaient et vendent encore du gaz sur le marché spot. En est résultée la baisse des prix que l'on connaît. La raison invoquée par ces fournisseurs, à tort, en tout cas, c'est qu'ils veulent préserver leurs recettes dans une conjoncture de crise, sur un marché excessivement fluctuant. Jusqu'à quand une telle attitude pourrait-elle continuer ? Les membres du FPEG se sont donné rendez-vous pour 2013 à Huston, aux Etats-Unis. Ils discuteront de l'évolution des marchés du gaz. Mais d'ici là, beaucoup de gaz liquide aura coulé sous les ponts. Le GNL 16 a été «une réussite», selon les termes du P-DG de Sonatrach lors de la conférence de presse citée plus haut. Mille délégués, cinq cents étrangers et autant d'Algériens, étaient présents à cette conférence. Au départ, à l'inscription des participants, mille sept cents délégués avaient été prévus pour cette 16ème édition. Ceux qui ont manqué à l'appel, c'est en raison des perturbations du trafic aérien, conséquence de ce nuage de cendres produit par le volcan islandais. Abelhafid Feghouli a relevé que quatre-vingt-dix communicants n'y sont pas venus et que des workshops ont été annulés. Et, d'expliquer qu'on a proposé, pour ce qui est des communicants absents, que ceux-ci se fassent remplacer, représenter par des collègues à eux présents à cette conférence et qu'ils présentent les communications programmées. C'était possible, a-t-il rapporté, d'autant plus que les communicants travaillent en équipe, des pratiques courantes dans les laboratoires, dans les sociétés d'engineering. Pour ce qui se rapporte à l'exposition, une manifestation tenue en parallèle avec la 16ème conférence sur le GNL et la réunion du FPEG, le P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures a avancé que sept cents personnes entre mangers, experts et chefs d'entreprise participaient à cette exposition et que celle-ci a drainé mille visiteurs. Ce dernier chiffre aurait été plus important si le grand public y avait accès, a-t-il souligné. Cent soixante et une compagnies, opérant dans les domaines du pétrole et du gaz et les services qui y sont afférents,y étaient également présentes. Et dans ce panorama de sociétés, on trouve des entreprises, à l'exemple d'Exxon mobile et Chevron, qui participent pour la première fois à une exposition se déroulant en Algérie. En tout, cinquante-neuf pays, sur les soixante-deux prévus initialement, se sont fait représenter à cette manifestation.