Longue de plus de 4 200 km, la route transsaharienne a été réalisée à hauteur de 1 500 km en Algérie depuis In Salah jusqu'au Niger. Il reste 223 km au Niger sur l'axe Alger-Lagos (de Tit à Silet) ainsi que l'aménagement des linéaire au Mali et au Tchad, soit respectivement 700 et 500 km. De même que l'aménagement du tronçon en direction du Mali, depuis l'Algérie, soit 400 km. Et s'ils n'ont pas été achevés à ce jour alors que le projet a pris naissance il y a quatre décennies, c'est en raison du manque de financements nécessaires. C'est là l'une des préoccupations essentielles soulevées hier lors de l'ouverture des travaux de la 52e session du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) à Alger, en présence du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, et du ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Les autres pays membres de la CLRT, à savoir le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad et la Tunisie, ont été représentés par leurs ambassadeurs respectifs accrédités à Alger. Cette rencontre avait, en outre, pour finalité «d'assurer la cohésion des actions entre les pays membres» ; de mener une «réflexion concertée quant au cadrage du plan d'action futur» pour le parachèvement de la route. Il est utile de noter que le projet de la route transsaharienne a enregistré la réalisation de plus de 4 000 km dont 3 000 en zone désertique saharienne. Le Nigeria et la Tunisie ont, en ce qui les concerne, construit les sections qui les concernent, rappelle le secrétaire général du CLRT Mohamed Ayadi. Dans son intervention, Amar Ghoul a souligné l'intérêt d'achever ce projet qui est tout aussi important que l'autoroute Est-Ouest. De même qu'une partie de cette route sera consolidée par le gazoduc et les fibres optiques. La transsaharienne devra, a-t-il souligné, faire des connexions avec les plus importants ports et aéroports du pays. Tout en rappelant aussi que l'Algérie a financé l'étude du projet au Niger, Ghoul qualifie la route transsaharienne de projet «intégré», en ce sens qu'il est créateur d'emplois, qu'il fait sortir des localités désenclavées de leur isolement… Pour l'autre représentant du gouvernement, Abdelkader Messahel, il s'agit d'un «défi majeur» car, pour la première fois de son histoire, l'Afrique est reliée de sa partie nord à la partie ouest et du nord à la zone subsaharienne. Soit une région ou vivent plus de 500 millions d'âmes, d'ou l'impact économique évident de cette route. Tout en souhaitant que la transsaharienne évolue en «transafricaine», il dira : «Cette route crée la vie», conclura-t-il. Néanmoins, M. Ayadi notera la faiblesse des échanges inter-Etats s'agissant des trois pays sahéliens (Mali, Niger, Tchad), en dépit du linéaire qui les unit. Pour y remédier, le comité en question a mené une étude en 2004 et lancé en 2008 à Alger à l'occasion de la tenue de la 49e session. Le rapport qui analyse l'évolution du volume des échanges commerciaux entre les pays membres du CLRT identifie «les principaux produits avantageusement commercialisables entre les pays membres du CLRT». De même qu'il met en exergue l'inventaire des contraintes sur les échanges commerciaux entre les pays membres du CLRT. Il suggère en conclusion un ensemble de mesures pour accélérer les échanges commerciaux entre les pays membres du CLRT. M. C.