Photo . Riad Par Samira Imadalou Le rapport 2007 du Conseil national économique et social (CNES) sur le développement humain a fait, hier, l'objet d'une présentation détaillée à la résidence El Mithak. C'est le septième du genre et le deuxième élaboré en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Globalement, ce document, rendu public en retard, montre une amélioration quasi générale des indicateurs du développement humain. «L'Algérie vit une période de croissance économique intense et une amélioration du revenu», a d'ailleurs relevé le représentant du PNUD en Algérie, M. Steven A. Ursino. Il a toutefois noté la nécessité d'améliorer la situation dans certains secteurs : santé infantile et maternelle, éducation -le taux de déperdition est important dans certaines régions du pays-, protection de l'environnement. «Certes, l'Algérie est aujourd'hui un gigantesque chantier, dont la mise en place massive et inégalée de la trame des infrastructures de base forme la pointe acérée et incoercible […] Il reste toutefois que la relance de certains secteurs […] ne peut à elle seule assurer l'urgente et indispensable transition d'une économie de rente à une économie d'offre et de productivité, si essentielle à la survie de la nation et à la garantie de son indépendance durable», note le rapport en conclusion. Dans ce document élaboré sur la base de statistiques nationales, les experts du CNES et du PNUD soulignent la persistance d'inégalités entre les régions du pays puisqu'un IDH (indice de développement humain) a été établi pour chaque région. «C'est un des rares rapports nationaux à aller à cet effort national en désagrégeant l'IDH», a rappelé à ce sujet le président du CNES, M. Mohamed Seghir Babes. «Les fruits du développement sont inégalement répartis entre les différentes régions du pays, et donc entre les citoyens. L'illustration en est d'ailleurs amplement fournie dans ce rapport», notent dans ce sens les rédacteurs du document. Face à cette situation, les experts estiment que la politique du renouveau rural demeure la solution idéale. «Elle constitue une innovation marquante en termes de gouvernance et de démocratie participative, orientée vers l'élaboration de projets économiques et sociaux porteurs», est–il indiqué dans le rapport qui précise dans ce sillage : «Ce nouveau regard sur la ruralité est, sans conteste, l'élément précurseur clé d'une nouvelle façon de penser les rapports entre gouvernants et gouvernés.» En somme, le développement durable, la gouvernance, l'économie fondée sur la connaissance et la lutte contre la pauvretéconstituent les éléments clés de ce rapport fait avec «exhaustivité et systématicité», selon M. Babes. Lequel a noté l'importance de ce rapport (au même titre que celui de 2008 en phase de lancement) pour la construction des systèmes nationaux d'évaluation des politiques publiques. S. I. Les principaux indicateurs En matière de lutte contre la pauvreté, même si le profil n'est pas clairement défini en Algérie, il y a eu, selon le rapport du CNES, baisse du ratio de la pauvreté entre 1998 et 2000. Ce ratio est passé de 1,9% en 1998 à 0,8% en 2000. Parallèlement, la proportion des pauvres est passée de 3,6% en 1998 à 1,9% en 2003. Par ailleurs, la population active a crû au taux annuel moyen de 3,5% au cours de la période 1990-2006. Elle est passée de 5,85 millions de personnes en 1990 à 10,11 millions de personnes en septembre 2006. Le revenu des ménages est passé de 425,3 milliards de dinars en 1990 à 4249,1 milliards de dinars en 2006, soit une évolution annuelle de 15,5%. Le revenu national nominal est, quant à lui, passé à 74 642,4 milliards de dinars en 2006 contre 496,1 milliards de dinars en 1990.