Synthèse de Moumene Belghoul Le mouvement libanais Hezbollah, accusé continuellement par Washington d'accumuler des armements via la Syrie, a affirmé qu'il continuerait à se défendre et à résister contre la menace israélienne. «Notre choix a été et est toujours d'obtenir des armes pour la résistance», déclare le député du Hezbollah Hassan Fadlallah au quotidien libanais As Safir. Ce dernier titre en une «Washington et Tel-Aviv mènent la duperie des missiles jusqu'au bord de la guerre». Pour Fadlallah, les armements du Hezbollah n'ont rien à voir avec «l'armement et les crimes» des Etats-Unis et de son allié, Israël. La comparaison devient absurde quand on sait que «les Etats-Unis, utilisent [leurs armes] dans leurs crimes contre les peuples à travers le monde, d'Hiroshima aux 100 000 martyrs tués en Irak, en passant par les dizaines de milliers de morts en Palestine, au Liban et en Afghanistan». «Il y a une différence entre les armes qui ne servent qu'à l'invasion, à l'occupation et à l'agression, telles que celles des Etats-Unis et de son allié Israël […] et les armes de la résistance qui défend, protège et libère», poursuit le représentant du Hezbollah. Le mouvement de Nassrallah n'a cessé de préconiser la résistance contre Israël qui occupe toujours des zones libanaises, les fermes de Chebaa, dans le sud du pays. La réaction du mouvement libanais fait suite à des pressions récurrentes, ces derniers temps, émanant des Etats-Unis et de l'Etat hébreu détenteur d'un arsenal nucléaire des plus destructeurs. Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a accusé l'Iran et la Syrie de fournir au Hezbollah roquettes et missiles. «Nous sommes arrivés à un point où le Hezbollah a beaucoup plus de roquettes et de missiles que la plupart des gouvernements dans le monde, c'est évidemment déstabilisateur pour toute la région», dira Gates lors de la visite d'Ehud Barak à Washington. Début avril, le président israélien Shimon Peres avait accusé La Syrie de fournir des missiles Scud au Hezbollah qui, selon l'Etat juif, «possède plus de 40 000 roquettes, dont certaines d'une portée supérieure à 300 km». La Syrie a démenti ces accusations de la part d'un Etat qui occupe illégalement des terres et fait peu de cas de la légalité internationale. Cependant, ces imputations interviennent dans un contexte qui fait fortement peser le risque d'une nouvelle agression israélienne contre le Liban.