Photo : Riad Par M. Gemmill L'équipe de l'ES Sétif a remporté hier au stade du 5 Juillet la finale de la 46e édition de la Coupe d'Algérie 2010 seniors de football en battant le CA Batna sur le score sans appel de 3-0. Le capitaine des Aigles noirs Lazhar Hadj Aïssa a reçu le nouveau trophée des mains du président de la République Abdelaziz Bouteflika, un nouveau modèle que la FAF vient d'acquérir récemment auprès d'un fabricant italien, réputé dans la réalisation de ce genre d'objets. Il a été également remis aux joueurs et entraîneurs et arbitres participants à cette finale des médailles fournies par le même fabricant. Les Sétifiens, qui partageaient avec le MC Alger et le CR Belouizdad la seconde place au tableau d'honneur des vainqueurs de l'épreuve avec six coupes dans leur vitrine, ont rejoint l'USM Alger à la première place avec sept trophées. Ils ont battu le CA Batna sur le score de trois buts à zéro, qui ont été l'œuvre de Metref Hocine (36e et 72e) et Soualah (CSC 69e). Si l'ES Sétif disputait à cette occasion sa septième finale de son histoire, le CA Batna, quant à lui, jouait sa deuxième finale, après celle perdue en 1997 face à l'USM Alger (1-0). Le club aurésien rêvait de devenir le 17e club algérien à avoir remporté cette coupe au moins une fois. Après vingt ans d'attente, la dernière victoire (1-0) contre le MSP Batna remonte à 1989, une nouvelle génération s'est imposée cette année au plus haut niveau national. Il y a, certes, les plus connus : Hadja Aïssa, Djediat, Laïfaoui et Hemani mais il y a également de jeunes joueurs, talentueux, à l'image de Kadri, Korbia et bien d'autres encore. L'Entente a semé de la bonne graine pour l'avenir et aura finalement attendu vingt années pour renouer avec un succès en Coupe d'Algérie. Deux décennies durant lesquelles l'inattaquable bastion du football algérien a dû passer en retrait par rapport au titre de champion qui, auparavant, ne lui échappait que très rarement, comme le confirme sa totale domination du premier sport national durant les années soixante-dix et quatre-vingt. «Juste retour aux sources» d'un titre qui a fugué, pour un temps, de la vitrine de Aïn Fouara ou «juste récompense» d'une équipe qui travaille depuis bientôt quatre années pour se hisser au niveau des meilleures. C'est un peu les deux avec, néanmoins, une insistance sur la signification du mot «équipe». En effet, depuis que la blessure de Lamouri Djediat a engendré son inattendu nombre de jours d'indisponibilité, et la méforme de Hadj Aïssa, rares étaient ceux qui accordaient de grandes chances aux Noir et Blanc de renouer avec le titre cette saison. «Djediat ou Hadj Aïssa, c'est un peu ‘‘Monsieur 40%'' de la force offensive de l'ESS» entendait-on, à juste titre il faut le dire, comme commentaire depuis quelque temps. Et c'est contre toute attente et envers tous ces commentaires que l'Aigle des hauts plateaux a réussi à remporter à la fois un match et un titre après avoir battu son adversaire du jour. Certes, la rencontre ne fut pas d'un grand niveau car le jeu fut très souvent décousu, mais qu'importe, au bout de la souffrance les Sétifiens trouvèrent la délivrance. L'accès au trophée de Dame coupe par les Ententistes, même s'il intervient après vingt années de disette, n'est pas sans rappeler aux adeptes de la petite sphère que l'ESS a dominé de la tête et des épaules, des années durant, une compétition nationale alors totalement aux couleurs Noir et Blanc. Raho, Yekhlef, Delhoum et Chaouchi, ont succédé à Adjas, Adjissa, Bernaoui, Serrar, Zorgane et les autres ont réussi à se maintenir en haut du piédestal, coiffant pratiquement tous leurs concurrents. Le départ de ces montres sacrés, le retour en force du club grâce à une génération d'exception, l'émergence de l'ESS, lancée alors par Noureddine Zekri ont mis sérieusement en cause la domination des autres. Ce fut alors les années USM Alger et MC Alger. L'ESS faisant quelques piges plus ou moins réussies en Coupe d'Algérie. Toutefois, depuis déjà quatre saisons, l'équipe s'est reconstruite petit à petit et prenait la place qui lui revenait, légitimité historique oblige. Ce n'est d'ailleurs que justice si aujourd'hui les enfants de Aïn El Fouara planent en haut de l'affiche. Et si pour beaucoup, l'équipe se résumait à Abdelmalek Ziaya, ce buteur racé, la rencontre face au CA Batna est venue rappeler que l'ES Sétif constitue une équipe, qui plus est, en devenir. En effet, aux côtés de Ziaya, une nouvelle génération menée par de talentueux jeunes loups vient tout juste de prendre la relève. Ces joueurs ont devant eux du temps pour apprendre encore plus, s'affirmer et surtout remporter de nouveaux titres pour rejoindre dans la légende leurs prédécesseurs. Avec une continuité technique, ces éléments peuvent valoir plus de satisfactions, surtout qu'ils pourront encore compter sur l'apport de la recrue de la saison, Abdelhamid Berguiga, qui va apporter le plus escompté comme en témoigne sa dernière prestation. L'ESS, vainqueur de la Coupe d'Algérie 2010, une telle nouvelle qui sonne juste dans les oreilles des personnes au fait du football national, n'étonne personne aujourd'hui compte tenu de l'histoire de ce club mais surtout n'étonnera plus personne à l'avenir compte tenu de la valeur de la génération montante.